Zone euro: l’inflation poursuit son rebond en novembre à 2,3%

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La hausse des prix à la consommation avait atteint en septembre son niveau le plus bas en trois ans et demi, à 1,7%, avant de remonter en octobre à 2%, soit exactement la cible visée par la BCE.

L’inflation en zone euro a poursuivi son rebond en novembre, à 2,3% sur un an, mais devrait repartir à la baisse et permettre à la Banque centrale européenne (BCE) de poursuivre la réduction des taux d’intérêt.

La hausse des prix à la consommation avait atteint en septembre son niveau le plus bas en trois ans et demi, à 1,7%, avant de remonter en octobre à 2%, soit exactement la cible visée par la BCE.

En novembre, elle a encore progressé de 0,3 point dans les 20 pays partageant la monnaie unique, en raison d’un moindre recul des tarifs de l’énergie, selon les chiffres publiés vendredi par Eurostat.

Cette évolution ne modifie pas la tendance d’une modération des prix à la consommation et ne remet pas en cause l’assouplissement monétaire entamé en juin.

«Toutes les raisons sont réunies en faveur d’une (nouvelle) réduction des taux le 12 décembre» lors de la prochaine réunion de la BCE, a estimé jeudi le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau. Selon lui, l’ampleur de la réduction reste cependant une question «ouverte».

L’accélération de la hausse des prix en novembre est globalement conforme aux attentes des analystes. Les experts interrogés par Bloomberg tablaient en moyenne sur 2,3%, contre 2,4% pour ceux de Factset.

Cependant, l’inflation sous-jacente - corrigée des prix volatils de l’énergie et de l’alimentation -, qui fait référence pour les marchés et les banquiers centraux, est stable depuis septembre, à 2,7%.

«Il ne semble pas que la BCE doive s’inquiéter outre mesure de la récente hausse de l’inflation», considère Bert Colijn, économiste pour la banque ING, qui prévoit «une modération» des prix «dès le début de l’année prochaine».

L’économie reste faible

L’accélération de novembre s’explique essentiellement par les tarifs de l’énergie qui ont moins reculé que le mois précédent (-1,9%, contre -4,6% en octobre).

La hausse des prix des biens industriels est restée contenue bien qu’en légère progression de 0,7% en novembre, après +0,5% le mois dernier.

L’inflation dans le secteur des services s’est légèrement ralentie à 3,9% (-0,1 point) comme celle de l’alimentation (y compris alcool et tabac) à 2,8% (-0,1 point).

Globalement, la hausse des prix à la consommation dans la zone euro a été presque divisée par cinq depuis le record de 10,6% sur un an atteint en octobre 2022, quand les tarifs de l’énergie flambaient dans le contexte de la guerre en Ukraine.

Cette tendance a permis à la BCE de baisser ses taux d’intérêt à trois reprises depuis juin.

Pour endiguer l’inflation, l’institution monétaire avait augmenté les coûts d’emprunt à un rythme sans précédent à partir de juillet 2022, au prix d’un fort ralentissement de la croissance économique.

Désormais, ce n’est plus tant l’inflation que la croissance qui inquiète, alors que la zone euro s’est enlisée dans la stagnation. L’assouplissement monétaire doit permettre de relancer le crédit immobilier et les prêts aux entreprises.

La plupart des économistes prévoient que la BCE décidera de nouvelles baisses lors de ses prochaines réunions, jusqu’à ramener à 2% le taux de dépôt qui sert de référence pour les conditions de crédit dans l’économie.

En octobre, elle l’avait abaissé de 0,25 point à 3,25%.

Pour décembre, l’incertitude demeure sur le niveau de la réduction probable. «Bien que nous estimions qu’il y ait de solides arguments en faveur d’une baisse des taux d’intérêt de 0,5 point, plusieurs membres influents du conseil des gouverneurs de la BCE semblent s’opposer à cette idée», constate Jack Allen-Reynolds de Capital Economics.

Il prévoit que «l’économie restera faible» et que «des réductions importantes (des taux) seront envisagées tôt ou tard».

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