Les prêts aux ménages et entreprises de la zone euro ont continué à augmenter en octobre grâce à la baisse des taux d’intérêt, mais restent faibles dans un contexte d’incertitude économique, a annoncé la Banque centrale européenne (BCE) jeudi.
La reprise du crédit se confirme alors que la BCE a décidé trois fois depuis juin de baisser ses taux directeurs, ce qu’elle n’avait plus fait depuis près de 5 ans, au regard d’une inflation convergeant vers sa cible de 2% l’an.
Ajustés de certaines opérations strictement financières, les prêts aux ménages ont progressé de 0,8% sur un an, soit un dixième de point de plus qu’en septembre, en étant tirés par les prêts à la consommation (+3,2%).
Les crédits immobiliers ont augmenté de 0,8%, légèrement plus qu’en septembre. Mais ils sont encore bien loin du niveau de croissance observé jusqu’à la mi-2022, supérieur à 5%, avant le cycle de hausse des taux entamé pour faire face à la forte inflation.
Le secteur a été particulièrement touché ces deux dernières années par les hausses de prix des matériaux et les taux élevés.
La demande de crédit des entreprises augmente aussi, de 1,2%, mais demeure faible en raison d’un contexte économique marqué par une forte incertitude, faisant que l’investissement reste poussif en zone euro.
Malgré les baisses des taux depuis juin, le loyer de l’argent reste élevé.
Globalement, les prêts ajustés au secteur privé, englobant les assurances, fonds de pension et autres institutions non monétaires, ont progressé de 1,6% sur un an, soit autant qu’en septembre, selon le communiqué.
Indicateur avancé d’inflation, la masse monétaire M3, qui comprend les dépôts liquides et les produits d’épargne jusqu’à deux ans, a progressé de 3,4% en octobre, confirmant la tendance observée depuis la fin de l’hiver, selon la BCE.
La banque centrale européenne se réunit en décembre et devrait néanmoins, selon les attentes, de nouveau baisser ses taux directeurs, ce qui favorisera le financement de l’activité économique et la croissance sur le continent.