USA: nouveau léger recul de l’inflation en juin à 2,5% sur un an

AWP/AFP

2 minutes de lecture

L’indice PCE est conforme aux attentes et évolue dans la même direction que l’indice CPI, publié plus tôt dans le mois.

Le ralentissement de l’inflation s’est confirmée au mois de juin aux Etats-Unis, l’indice PCE, qui est privilégié par la Réserve fédérale (Fed), marquant de nouveau le pas, renforçant le sentiment parmi les marchés que la banque centrale américaine devrait prochainement baisser ses taux.

Sur un an, l’inflation est revenue à 2,5% le mois dernier, contre 2,6% au mois de mai, selon les données publiées vendredi par le département du Commerce.

Sur un mois, les prix ont progressé de 0,1%, après être restés stables le mois précédent.

L’indice PCE évolue dans la même direction que l’indice CPI, publié plus tôt dans le mois et sur lequel sont indexées les pensions de retraite. Cet indice montrait un ralentissement à 3% sur un an et avait même reculé de 0,1% sur un mois.

L’évolution sur un mois est conforme aux attentes des analystes, selon le consensus publié par briefing.com.

L’inflation dite sous-jacente, c’est-à-dire excluant les prix plus volatils de l’énergie et de l’alimentation, est elle restée stable sur un an, à 2,6%, comme au mois de mai, mais s’est légèrement accéléré sur un mois, à 0,2% contre 0,1% le mois précédent, là encore conforme aux attentes des marchés.

Dans un communiqué, le président américain Joe Biden s’est félicité des «réels progrès réalisés dans le combat contre l’inflation».

«Nous avons créé 2,6 millions d’emplois et les salaires augmentent plus vite que les prix», a ajouté M. Biden, qui estime que «la vice-présidente (Kamala) Harris et moi-même nous battons (...) pour revenir plus forts après la pire crise économique depuis la Grande dépression».

La donnée devrait être considérée comme une bonne nouvelle par les marchés, qui cherchent tous les signes permettant d’anticiper quand interviendra la première baisse des taux d’intérêt de la Fed, espérée en début d’année pour le premier semestre mais qui a été sans cesse repoussé du fait d’une inflation persistante.

D’autant que, dans le même temps, les revenus des Américains ont moins progressé qu’attendus, avec une hausse de 0,2% sur un mois alors que les marchés anticipaient 0,4%.

Première baisse des taux en vue

Les dépenses des ménages ralentissement également par rapport au mois de mai mais restent en hausse de 0,3% sur un mois, alors que le taux d’épargne des Américains reste relativement faible.

La consommation reste en effet un des principaux moteurs de la croissance américaine, qui a surpris en s’établissant à 2,8% sur un rythme annuel pour le deuxième trimestre, après avoir ralenti à 1,4% sur les trois premiers mois de l’année.

Après une baisse marquée en 2023, l’inflation s’est en effet stabilisée sur les six premiers mois de l’année à un niveau supérieur à l’objectif de 2% au long terme que la Fed doit atteindre, incitant ses dirigeants à la patience et la prudence.

Ces derniers ont répété à de nombreuses reprises que leur décision concernant la première baisse serait basée sur l’ensemble des données macroéconomiques, voulant s’assurer que l’inflation s’orientait bien, «de manière durable», comme répété régulièrement par le président de la Fed, Jerome Powell, vers les 2%.

Pour autant, ce dernier avait assuré qu’il n’était pas question d’attendre que l’inflation soit revenue aux 2% pour intervenir sur les taux, jugeant qu’une telle décision serait trop tardive.

«La hausse modérée des prix devrait donner plus de confiance à la Fed dans le fait que l’inflation est bien sur les rails pour revenir vers sa cible. Il faudrait vraiment une hausse inattendue de l’inflation d’ici là pour empêcher la Fed de baisser les taux lors de sa réunion de septembre», a pour sa part estimé Michel Pearce, chef économiste adjoint pour Oxford Economics, dans une note.

La prochaine réunion du comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) doit se tenir les 30 et 31 juillet mais ne devrait pas se conclure par une intervention sur les taux.

«Les données montrent un ralentissement des dépenses et de l’inflation. Du point de vue de la Fed, nous pensons que cela peut être suffisant pour que les décideurs ouvrent la porte à une baisse des taux en septembre», a estimé dans une note la cheffe économiste de HFE, Rubeela Farooqi.

Les marchés anticipent plutôt en effet une première baisse des taux d’intérêts de la Fed, actuellement située dans une fourchette entre 5,25% et 5,50% lors de la réunion suivant, les 11 et 12 septembre, selon l’outil de veille FedWatch de CME.

Ce sera la dernière réunion du FOMC avant la tenue des élections présidentielles du 5 novembre.

A lire aussi...