Les entreprises du secteur privé aux Etats-Unis ont créé 122’000 emplois en juillet, selon les données de l’enquête mensuelle ADP/Stanford Lab publiée mercredi, en baisse par rapport à juin, signe que la vigueur du marché de l’emploi s’étiole.
«Il est évident que le marché du travail ralentit», a commenté Nela Richardson, cheffe économiste d’ADP, lors d’une conférence téléphonique.
Les analystes attendaient 160’000 créations, selon le consensus de Briefing.com.
En revanche, le nombre de créations d’emplois en juin a été révisé à la hausse, à 155’000 contre 150’000 initialement annoncés.
«Le marché du travail suit les efforts de la Réserve fédérale pour ralentir l’inflation», a encore souligné Nela Richardson.
La banque centrale américaine (Fed) maintient depuis un an ses taux à leur plus haut niveau depuis le début des années 2000, dans l’espoir de faire ralentir l’activité économique, et donc l’inflation.
Et cela pèse sur l’emploi.
La hausse des salaires a ainsi elle aussi ralenti en juillet, tombant, pour ceux qui n’ont pas changé d’emploi, à son plus bas niveau depuis trois ans (4,8% sur un an).
Juillet a connu «une décélération de la masse salariale dans les secteurs de la production de biens et de services», relève Rubeela Farooqi, cheffe économiste pour High Frequency Economics, qui estime cependant que «la croissance de l’emploi ralentira mais restera positive, ce qui soutiendra l’activité économique cette année».
Les chiffres de l’emploi privés sont considérés comme un indicateur de la situation de l’emploi dans le pays, deux jours avant la publication des chiffres officiels, vendredi.
Le taux de chômage de juillet est attendu stable par rapport à juin, à 4,1%, avec des créations d’emplois ralenties cependant.
Le marché de l’emploi est au coeur désormais des préoccupations de la Fed, l’inflation ayant repris sa trajectoire à la baisse après un rebond au cours de l’hiver.
La Fed veut éviter de provoquer une forte hausse du chômage en maintenant ses taux à un niveau élevé pendant trop longtemps, ce qui aurait pour effet de plomber l’activité économique.
Elle achèvera mercredi midi sa réunion de politique monétaire, et devrait maintenir ses taux à leur niveau actuel, tout en signalant une baisse à venir, que les analystes attendent pour mi-septembre.