L’activité dans le secteur des services aux Etats-Unis a continué à ralentir au mois d’avril, prenant à rebours les attentes des marchés qui envisageaient plutôt un rebond, selon l’enquête mensuelle publiée vendredi par la fédération professionnelle ISM.
L’indice mesurant cette activité est même passée sous la barre des 50%, à 49,4%, contre 51,4% en mars, bien en dessous des prévisions des analystes qui anticipaient plutôt une légère remontée à 51,8%, selon le consensus publié par briefing.com.
Un indice inférieur à 50% signifie que l’activité se contracte, une première depuis quinze mois, la dernière fois remontant à décembre 2022. Il s’agit du second mois de contraction de l’activité des services depuis mai 2020.
La contraction s’explique en particulier par le fort ralentissement de deux sous-indices, celui de l’emploi, qui tombe à 45,9%, et les livraisons des fournisseurs, qui s’améliore cependant par rapport au mois précédent mais reste sous les 50%, à 48,5%.
«Le déclin de l’indice est la conséquence d’une plus faible activité, moins de nouvelles commandes et la poursuite de la contraction de l’emploi», a détaillé le responsable de l’enquête pour ISM, Anthony Nieves, cité dans le communiqué.
Dans le détail, parmi les 18 industries composant le secteur des services, 12 sont restées en croissance le mois dernier, parmi lesquelles l’hôtellerie et restauration, le commerce de proximité ou encore les services de santé.
En revanche six secteurs ont signé une contraction de l’activité, notamment l’immobilier, le divertissement ou l’information.
La baisse de l’indice est cependant «inattendue», a estimé dans une note la cheffe économiste de HFE, Rubeela Farooqi, alors que «l’activité dans les services a été jusqu’ici plus solide qu’envisagé face à la politique monétaire restrictive».
Il faut désormais cependant anticiper «un affaiblissement persistant de l’activité si on se projette», a-t-elle ajouté.
A contre-courant de la tendance, la hausse la plus marquée parmi les sous-indices concerne d’ailleurs celui des prix, qui est passé de 53,7% en mars à 59,2% en avril.
Un mouvement particulièrement surveillé par les marchés, alors que la hausse des prix dans le secteur des services est désormais la principale composante de l’inflation aux Etats-Unis, ralentissant son retour vers la cible de 2%, visée par la Réserve fédérale (Fed).