Les entreprises du secteur privé aux Etats-Unis ont créé plus d’emplois que prévu en avril, mais moins qu’en mars, un chiffre publié alors que s’achève la réunion de la Fed qui devrait durcir le ton face au rebond de l’inflation.
En avril, 192’000 emplois privés ont été créés, selon l’enquête mensuelle ADP/Stanford Lab publiée mercredi. Cela marque un ralentissement par rapport à mars, mois pour lequel les créations d’emplois ont été révisées en hausse, à 208’000 au lieu de 184’000 initialement annoncé.
Les analystes, eux, tablaient sur 183’000, selon le consensus de Market Watch.
«Tous les secteurs ont embauché en avril», a déclaré Nela Richardson, économiste en chef d’ADP, précisant que «seul le secteur de l’information - télécommunications, médias et technologies de l’information - a montré une faiblesse, affichant des pertes d’emplois et le plus faible rythme d’augmentation des salaires depuis août 2021».
Quant à la hausse des salaires, elle est restée stable par rapport à mars pour ceux qui n’ont pas changé d’emploi (+5% sur un an), mais a chuté à 9,3% (contre 10,1% en mars) pour ceux qui ont changé d’emploi.
Les chiffres officiels de l’emploi en avril aux Etats-Unis seront publiés vendredi, un ralentissement des créations d’emploi par rapport à mars est attendu, à 240’000, et le taux de chômage devrait lui rester stable à 3,8%, selon le consensus de Market Watch.
Les créations d’emplois avaient largement dépassé les attentes en mars, et 303’000 emplois avaient été créés, en hausse par rapport à février. Le taux de chômage avait quant à lui légèrement reculé.
«Le marché du travail devrait se détendre à l’avenir en raison des effets d’une politique monétaire restrictive de la part de la banque centrale américaine (Fed), anticipe Rubeela Farooqi, cheffe économiste de High Frequency Economics.
Elle dit s’attendre néanmoins «à ce que la croissance de l’emploi reste positive et que le taux de chômage reste faible, ce qui soutiendra l’activité économique cette année».
La Fed achève mercredi à la mi-journée sa réunion, débutée mardi matin. Elle devrait maintenir ses taux à leur plus haut niveau depuis plus de 20 ans, dans la fourchette de 5,25 à 5,50%.
Mais, alors qu’elle s’apprêtait à commencer à baisser ses taux - ce qui aurait fait baisser les taux d’intérêts des prêts immobiliers, automobiles, ou encore pour les cartes de crédit -, l’inflation a rebondi depuis le début de l’année.
Par conséquent, la Fed, pour empêcher les prix de recommencer à flamber, pense désormais maintenir ses taux à un niveau élevé pendant plus longtemps. Au moins jusqu’en septembre, selon la majorité des acteurs du marché et analystes.
Voire même novembre, lorsque le calendrier de la Fed se superposera à celui de l’élection présidentielle, qui verra s’affronter le président démocrate Joe Biden, et son prédécesseur républicain Donald Trump.
La réunion de novembre se tiendra au lendemain du scrutin. La Fed est, cependant, indépendante du pouvoir politique.