USA: croissance sans faux pli

AWP

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Le PIB a progressé de 2,3% en rythme annuel de janvier à mars, alors que les analystes s’attendaient à 2,1%.

L’économie des Etats-Unis a démarré l’année sur un rythme de croissance relativement soutenu, plus faible qu’au quatrième trimestre mais meilleur qu’attendu, pour un trimestre hivernal souvent médiocre alors que les coupes d’impôts de l’administration Trump n’ont pas encore joué à plein.

Selon la première estimation du département du Commerce vendredi, le Produit intérieur brut (PIB) a progressé de 2,3% en rythme annuel de janvier à mars, alors que les analystes s’attendaient à 2,1%. Même si c’est inférieur à l’expansion du 4T (2,9%), il s’agit du meilleur trimestre hivernal depuis deux ans.

«La croissance du PIB reflète des contributions positives du côté des investissements, de la consommation, des exportations et la reconstitution des stocks», a indiqué le ministère.

«Au cours des deux dernières années, nous avons été habitués à un très faible 1er trimestre mais cette année c’est différent, bien que ce sentiment de mieux ne nous donne guère d’indication sur l’avenir», a commenté Gregory Daco, d’Oxford Economics.

La progression des dépenses de consommation a nettement ralenti à 1,1% par rapport au rythme difficilement tenable de 4% observé à la fin de 2017 qui avait été dopé par l’optimisme de la Bourse et le rebond d’activité après les ouragans. Les ventes massives de véhicules abîmés par ces tempêtes ne se sont pas répétées.

De janvier à mars, ce sont les services qui ont tiré la consommation alors que les ventes de biens ont baissé.

L’impact des réductions d’impôts décidées fin décembre et de l’augmentation des dépenses budgétaires adoptée en février était encore peu visible du côté des consommateurs.

Pour certains, comme Paul Ashworth de Capital Economics, ce manque d’effet de la réforme fiscale est «une déception car on aurait du voir une stimulation immédiate».

Mais pour Oxford Economics, «les ménages devraient dépenser plus librement au cours de l’année, grâce à la solide progression de l’emploi, au raffermissement des salaires et aux coupes d’impôts».

Du côté des entreprises, principales bénéficiaires de la réforme fiscale décidée par Donald Trump, les investissements sont allés bon train. Ils ont été tirés par une reconstitution des stocks, épuisés par les fortes ventes du trimestre précédent.

Bon point du commerce extérieur

La bonne surprise est venue du commerce extérieur, un des chevaux de bataille de l’administration Trump. Les exportations ont poursuivi leur hausse (+4,8%). Autre point qui devrait satisfaire l’administration, les importations ont ralenti leur rythme de progression à +2,6% contre +14,1% à la fin de l’année dernière.

Les dépenses du gouvernement ont aussi participé à l’expansion, avançant de 1,2% même si c’est plus faiblement qu’au dernier trimestre 2017 (+3%).

Le marché immobilier a stagné, handicapé par le manque de stocks de logements à vendre, ce qui fait grimper les prix.

L’indice des prix trimestriel sur les dépenses de consommation (PCE) a montré une hausse de 2,5% (hors alimentation et énergie) qui devrait attirer l’attention de la Réserve fédérale (Fed) car c’est le plus fort rythme d’inflation depuis le 2e trimestre 2011.

Le ministère a aussi publié l’indice du coût de l’emploi qui a accéléré à +0,8% après +0,6% au dernier trimestre 2017. C’est le meilleur rythme d’augmentation des salaires et prestations sociales depuis un an, encore un signe que l’inflation va se manifester.

La Fed tient une réunion monétaire mercredi mais ne devrait pas relever les taux, une initiative que les marchés attendent plutôt pour juin.

Sur l’année, l’économie américaine, stimulée par les coupes d’impôts et un meilleur environnement économique international, devrait accélérer à 2,7% selon la Fed, après 2,3% en 2017.

Les prévisions du FMI sont plus optimistes à 2,9%. Cela reste inférieur aux plans de Donald Trump qui veut faire croître durablement l’économie américaine à plus de 3%.

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