USA: croissance 2018 à 2,9% au plus haut depuis 2015

AWP

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Le shutdown a eu un impact négatif limité au quatrième trimestre. L’évolution annuelle est toutefois inférieure aux attentes de la Maison Blanche.

La croissance de l’économie des Etats-Unis a atteint 2,9% pour l’année 2018, au plus haut depuis 2015, mais légèrement inférieure à l’objectif de 3% et plus que s’est fixé l’administration Trump, selon les données du département du Commerce publiées jeudi. Il faut remonter à 2005 pour avoir un taux supérieur.

L’expansion du Produit intérieur Brut (PIB) des Etats-Unis pour le seul quatrième trimestre s’est établi à 2,6% en rythme annuel, selon la première estimation du ministère. C’est davantage que la projection moyenne des analystes (2,3%) mais cela représente un net ralentissement par rapport à l’expansion du troisième trimestre (3,4%) et du deuxième trimestre (4,2%).

Le «shutdown» du gouvernement, qui a fermé les services administratifs du 22 décembre au 25 janvier en raison d’un bras de fer sur le financement du mur que Donald Trump veut construire à la frontière méridionale avec le Mexique, a eu un impact négatif limité.

Le ministère estime ainsi que les réductions de services fournis par les fonctionnaires ont coûté un dixième de point de pourcentage à la croissance du dernier trimestre. Il note aussi que les incendies de Californie ont affecté l’activité, sans pouvoir toutefois en mesurer précisément l’impact.

Le chiffre du dernier trimestre de 2018, qui est publié avec un mois de retard (en raison du shutdown) alors que le premier trimestre de 2019 est déjà bien avancé, montre un ralentissement de la progression de la consommation, locomotive de la croissance.

Les dépenses des Américains ont avancé de 2,8% au lieu de 3,5% trois mois plus tôt, un rythme qui reste toutefois soutenu.

Au rang des bonnes surprises alors que la guerre commerciale bat son plein, les exportations qui avaient fortement chuté (-4,9%) de juillet à septembre après l’instauration de tarifs douaniers punitifs entre la Chine et les Etats-Unis, ont rebondi d’octobre à décembre (+1,6%).

En outre, les importations, qui sont un facteur négatif pour le PIB, ont ralenti leur avancée à 2,7% au lieu de +9,3% au troisième trimestre.

Globalement la contribution du commerce extérieur au dernier trimestre est restée négative --ôtant 0,22 point à la croissance--, mais de façon beaucoup moins grave qu’au trimestre précédent où le déficit commercial avait coûté presque deux points de pourcentage à l’expansion. En décembre, la Chine avait recommencé à acheter du soja américain.

Autre facteur positif, les investissements des entreprises ont repris de la vigueur (+3,9%) avec un bond de 13,1% dans les achats de droits de propriétés intellectuelles.

Parmi les mauvaises nouvelles, le marché immobilier a continué de chuter à la fin de l’année (-3,5%), affecté notamment par les hausses de taux d’intérêt de la Fed en 2018 qui ont renchéri les crédits immobiliers.

Pour l’ensemble de l’année, l’expansion de la première économie mondiale à 2,9% --après 2,2% en 2017 et 1,6% en 2016--, est la plus forte depuis 2015.

Elle a été portée par le stimulus budgétaire de l’administration Trump avec les réductions d’impôt et les augmentations de dépenses dans la défense notamment.

Donald Trump a un objectif affiché d’une croissance de 3% voire supérieure sur plusieurs années. Pour cette année aussi, la Maison Blanche mise toujours sur une expansion de 3%, comme l’a récemment dit un conseiller économique du président Kevin Hassett.

La plupart des économistes craignent toutefois un ralentissement sous l’effet de l’affaiblissement de l’économie mondiale. La Banque centrale américaine prévoit une croissance de 2,3% cette année pour les Etats-Unis, le FMI est un peu plus optimiste à 2,5%.

«L’économie américaine a crû à un rythme robuste en 2018. Pour 2019, mes projections sont plus faibles mais c’est encore solide», a déclaré jeudi le vice-président de la Fed Richard Clarida.

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