Swisscom affiche un bénéfice net en repli en 2020, mais fait mieux que prévu

AWP

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Soumis à une érosion de ses revenus, le groupe a vu son bénéfice net reculer en un an de 8,4% à 1,53 milliard de francs. L’action termine sur une très faible hausse.

Relativement épargné par les effets de la pandémie de COVID-19, Swisscom présente une performance certes en repli en 2020, mais toujours solide. Soumis à une érosion de ses revenus, le numéro un suisse des télécoms, qui a fait légèrement mieux que prévu, en particulier en matière de rentabilité, a vu son bénéfice net chuter en un an de 8,4% à 1,53 milliard de francs.

Le tassement du bénéfice net reflète cependant un effet exceptionnel, Swisscom ayant bénéficié en 2019 d’un crédit d’impôts de 269 millions de francs, explique jeudi l’opérateur de télécommunications établi à Berne et dont la Confédération détient 51%. L’évolution s’est révélée nettement plus favorable en matière de rentabilité opérationnelle, le résultat d’exploitation avant intérêts et impôts (Ebit) progressant de 1,9% à 1,95 milliard de francs.

Quant au résultat opérationnel avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissements (Ebitda), il s’est inscrit à 4,38 milliards de francs, soit 0,6% de plus que douze mois auparavant. Les revenus ont eux fléchi de 3,1% à 11,1 milliards de francs. A taux de change et périmètre de consolidation équivalents, le chiffre d’affaires enregistre un tassement de 2,3%, alors que l’Ebitda demeure stable.

La performance d’ensemble s’est révélée légèrement supérieure aux attentes moyennes des analystes sondés par AWP, en particulier le bénéfice net. A la Bourse suisse, le titre du géant bleu reculait de 0,14% à 484,80 francs, alors que le SMI gagnait à peine 0,06%.

Les mesures de lutte contre la pandémie de COVID-19, en particulier les restrictions en matière de voyages à l’étranger, ont pesé sur les juteux frais d’itinérance. Toutefois, leurs effets sont restés minimes au niveau de la rentabilité, note Swisscom.

Dans ses activités de base, saturées en Suisse, Swisscom a réalisé un chiffre d’affaires 8,27 milliards de francs, en recul de 3,5%. La contraction reflète la pression persistante sur les prix et les conséquences du Covid-19. Environ un tiers du repli est imputable à l’itinérance. L’Ebitda s’est néanmoins étoffé de 1,2% à 3,53 milliards.

En Italie, la filiale Fastweb, qui a gagné des clients tant dans l’accès à internet que les télécommunications mobiles, a poursuivi son cours favorable, ses ventes s’étoffant de 3,9% en à 2,3 milliards d’euros (+0,1% à 2,47 milliards de francs). L’Ebitda a crû de 4,5% à 784 millions d’euros.

Au final, Swisscom est parvenu à compenser l’érosion de ses revenus en réduisant ses coûts de 129 millions en 2020, plus que les 100 millions visés. Illustration de ce contrôle sur les charges, l’opérateur a vu son effectif baisser de 1,3% à 19’062 collaborateurs à temps plein, dont 16’048 en Suisse.

Le nombre de salariés en Suisse a lui fléchi de 3,5%, 580 postes passant à la trappe, dont plus de la moitié via les fluctuations naturelles et des départs en retraite.

Comme attendu, le géant bleu entend proposer à ses actionnaires lors de l’assemblée générale virtuelle du 31 mars prochain le versement d’un dividende de 22 francs par action au titre de l’exercice sous revue, soit un montant identique à celui versé l’an dernier.

La réunion, qui doit consacrer le remplacement de Hansueli Loosli par Michael Rechsteiner à la présidence du conseil d’administration, devra également élire un nouvel administrateur en la personne de Guus Dekker. Le Néerlandais oeuvre en tant que responsable technologique du détaillant britannique Tesco.

Evoquant l’exercice en cours, l’opérateur anticipe une performance stable, mais toujours solide. Le chiffre d’affaires devrait ainsi se maintenir à quelque 11,1 milliards de francs (dont 8,5 milliards en Suisse et 2,4 milliards d’euros pour Fastweb), alors que l’Ebitda devrait atteindre 4,3 milliards (dont 3,4 milliards de francs en Suisse et 0,8 milliard d’euros pour Fastweb). Le géant bleu prévoit d’investir cette année 2,3 milliards, contre 2,23 milliards en 2020, un montant en baisse de 8,6%.

Lors de la conférence des analystes, Urs Schaeppi a reconnu s’attendre à perdre, possiblement au cours du premier semestre, le contrat MVNO (Mobile Virtual Network Operator) d’UPC, qui peut désormais utiliser le réseau de Sunrise. Cela devrait toucher le géant bleu à hauteur de 15 à 20 millions de francs.

La fusion des deux concurrents pourrait aussi amener Sunrise à louer moins de lignes fixes auprès de Swisscom, car UPC dispose de son propre réseau câblé. Ce qui pourrait signifier 20 millions de francs de moins de recettes.

Les restrictions de voyages liées à la pandémie devraient encore affecter les revenus liés à l’itinérance (roamimg), encore au moins pour les deux premiers trimestres de l’année, avant une reprise, a ajouté le chef des finances Mario Rossi.

A la Bourse, l’action Swisscom a fini en hausse infime de 0,02% à 485,60 francs, dans un SMI en rebond de 0,79%.

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