Sika freiné par les frais d’intégration de MBCC en 2023

AWP

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Le bénéfice net a ainsi fondu de 8,6% à 1,06 milliard de francs, nonobstant une vive croissance des recettes en raison du changement de périmètre. L'action clôture en hausse de 2,8%.

La rentabilité du chimiste de la construction Sika a souffert l’an dernier de frais d’intégration élevés pour l’ancienne unité MBCC dévolue à l’étanchéité du concurrent allemand BASF. Le bénéfice net a ainsi fondu de 8,6% à 1,06 milliard de francs, nonobstant une vive croissance des recettes en raison du changement de périmètre.

L’excédent brut d’exploitation (Ebitda) a grappillé 4,1% à 2,04 milliards de francs, mais le gain avant charges d’intérêts et impôts (Ebit) a égaré 1,9% à 1,55 milliard, indique un compte-rendu vendredi. Les marges afférentes se sont contractées de plusieurs dizaines de points de base à respectivement 18,2% et 13,8%.

Handicaps temporaires

Les frais d’intégration de MBCC se sont élevés à 131,5 millions et sont venus s’ajouter à d’autres effets de base défavorables, à hauteur de près de 90 millions. Hors effets des changements de périmètre, la multinationale zougoise se calcule une marge Ebit de 15,0%, contre 14,2% en 2022.

Déjà connu depuis janvier, le chiffre d’affaires a affiché une croissance de 7,1% à 11,24 milliards de francs, alimenté essentiellement par la consolidation de MBCC.

Les actionnaires se verront offrir un dividende de 3,30 francs, agrémenté de 10 centimes.

La performance s’avère peu ou prou conforme aux attentes des analystes consultés par AWP. L’Ebitda était attendu en moyenne à 2,04 milliards de francs, l’Ebit à 1,56 milliard et le bénéfice net à 1,05 milliard. Le dividende devait atteindre 3,25 francs.

La direction calque les premières perspectives pour l’année en cours sur sa nouvelle feuille de route à moyenne échéance, évoquant une croissance de 6 à 9% en monnaies locales, assortie d’une extension de la marge Ebitda. Le croissance doit être alimentée à hauteur de 4 à 5% par la contribution de MBCC, quand des ajustements tarifaires doivent apporter une contribution de 1 à 2%.

«Nous évoluons dans un marché en contraction», a souligné en conférence de presse le directeur général (CEO) Thomas Hasler pour expliquer le peu de place laissé dans ces perspectives à la croissance organique. Ce d’autant plus que l’entreprise n’exclut pas de nouvelles acquisitions complémentaires.

Rassasié pour le moment

De nouveaux grands chantiers de l’ampleur de Parex ou de MBCC devront par contre attendre que soit intégralement digéré ce dernier. Le trésorier (CFO) Adrian Widmer a laissé entendre qu’il faudra aussi continuer à alléger le fardeau de la dette ces prochaines années.

Les analystes faisaient la fine bouche, sans trouver toutefois à redire sur la qualité de la copie rendue.

Mark Diethelm, pour Vontobel, note que si la confiance est de mise à la direction pour une poursuite de la croissance et un rétablissement des marges en 2024, l’optimisme concernant l’essor organique des recettes s’avère plus mesuré.

Une absence de croissance organique s’avérerait décevante, au vu des vecteurs structurels que constituent l’urbanisation et la durabilité, poursuit l’analyste, qui salue en revanche une rémunération des actionnaires «aristocratique».

L’action Sika a bouclé la séance en hausse de 2,8% à 254,30 francs, en tête d’un SMI en gain de 0,2%.

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