Sika a poursuivi sa croissance l’an dernier, le chimiste de spécialités tirant notamment profit de l’acquisition de la filiale MBCC du géant allemand Bayer. Le groupe zougois a vu ses revenus s’étoffer de 7,1% en l’espace de douze mois à un montant record de 11,24 milliards de francs. Alors que l’expansion de ses affaires a quelque peu ralenti du fait de la vigueur du franc, Sika confirme néanmoins ses attentes en matière de rentabilité pour 2023.

La plupart des devises étrangères se sont dépréciées par rapport au franc. Les effets de changes ont pesé à hauteur de 7,4% sur les revenus, explique mercredi le groupe établi à Baar. Si ces derniers ont aussi freiné les affaires de MBCC, la nouvelle filiale de Sika n’en a pas moins fortement contribué à la progression des ventes pour pas moins de 2,1 milliards. Sika anticipe à la faveur de cette reprise des synergies annuelles de l’ordre de 180 à 200 millions de francs. Les acquisitions ont porté les ventes à hauteur de 13,3%.

La performance s’est toutefois révélée inférieure aux propres attentes de l’entreprise, laquelle visait en octobre dernier une hausse des revenus de 15%, et à celles des analystes. Sondés par l’agence AWP, ces derniers avaient anticipé un chiffre d’affaires moyen de 11,41 milliards de francs et une croissance organique de 2%, un indicateur qui s’est établi à 1,2%.

Sans surprise, les investisseurs ont sanctionné ce premier résultat. A la clôture, l’action de la multinationale de Baar a terminé sur une baisse de 3,8% à 244 francs, héritant de la lanterne rouge des valeurs du SMI. L’indice phare a pour sa part grappillé 0,06%.

De manière générale, la tendance observée au cours des neuf premiers mois de 20023 s’est poursuivie durant le dernier trimestre de l’exercice. Toutes les régions ont contribué à la poursuite de la croissance de Sika et à l’augmentation de ses parts de marché. L’entreprise qui compte pas moins de 33’000 collaborateurs dans le monde a précisé avoir évolué dans des marchés en décélération.

La région Europe, Moyen-Orient et Afrique (Emea), premier débouché de Sika, a affiché un chiffre d’affaires de 4,5 milliards de francs, en hausse de 8,6%. L’entreprise a notamment tiré profit d’évolutions favorables dans les pays du Proche-Orient et d’Afrique du Nord, ainsi qu’en France, en Espagne et au Portugal. Mais l’activité s’est révélée plus modérée en Allemagne, en Autriche ainsi qu’en Europe du Nord.

Dans la zone Amériques, les ventes ont aussi progressé à 3,42 milliards de francs, soit de 7,2%. L’inflation, les taux d’intérêt élevés et la pénurie croissante de main-d’oeuvre qualifiée ont cependant entravé l’évolution du secteur de la construction sur de nombreux marchés. Aux Etats-Unis, Sika a bénéficié des programmes de développement d’infrastructures et des relocalisation de sites de production.

Dans la région Asie/Pacifique, le chiffre d’affaires a augmenté de 5,3% à 2,48 milliards de francs, affichant une vive croissance en Inde, en Indonésie, en Thaïlande et aux Philippines.

Objectif confirmé

Dans le segment Global Business, les revenus ont crû de 4,6% à 840 millions de francs. Si le groupe a pu progresser dans le secteur automobile, notamment à la faveur de l’électrification des véhicules, la grève des salariés de la branche aux Etats-Unis a pesé sur les affaires de l’ultime partiel. Sika a aussi souffert du recul des activités réalisées en dehors de la construction de véhicules.

Evoquant la publication le 16 février prochain de ses comptes détaillés, Sika a confirmé ses objectifs en matière de bénéfices pour l’année 2023. L’entreprise table sur une augmentation plus que proportionnelle du résultat d’exploitation avant intérêts et impôts (Ebit) par rapport au chiffre d’affaires. La prévision ne tient toutefois pas compte de l’acquisition de MBCC.