Royaume-Uni: le déconfinement avance et le secteur privé se relève

AWP

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L’indice d’activité du cabinet IHS Markit remonte à 47,6 points en juin contre 30 points en mai et la production manufacturière repasse en zone de croissance.

L’activité du secteur privé a connu une nette amélioration en juin au Royaume-Uni, avec un ralentissement beaucoup moins marqué que lors des mois précédents, grâce à un début de déconfinement, d’après l’indice PMI flash composite publié mardi.

L’indice est remonté à 47,6 points contre 30 points en mai (mesure finale), note le cabinet IHS Markit qui le compile, avec notamment la composante avancée de production manufacturière à 50,8 points, signalant la reprise dans l’industrie. Un indice au-dessus de 50 points signale une expansion économique.

Si l’activité économique témoigne donc encore d’un ralentissement en juin, il est nettement plus léger que lors des trois mois précédents.

En avril notamment, l’indice PMI était tombé à un record de faiblesse (13,8 points) depuis 1998 et le début de la collecte de ces données.

«Les chiffres de juin témoignent d’un contexte largement amélioré à travers le secteur privé au Royaume-Uni, avec le ralentissement de l’activité économique qui continue à se stabiliser après une chute record en avril au plus fort du confinement», détaille IHS Markit.

«L’indice PMI est une preuve de plus que le fond a été touché en avril et que l’activité a commencé à repartir en mai et un peu plus encore en juin», commente la maison de recherche Capital Economics.

Le confinement a démarré le 23 mars au Royaume-Uni même si l’activité notamment dans les transports ou la distribution avait déjà nettement marqué le pas dans les semaines précédentes à cause de l’adoption de mesures de distanciation.

Le confinement strict tout le mois d’avril s’est traduit par un effondrement de 20,4% du produit intérieur brut (PIB) britannique, un record historique, après un plongeon du PIB de 5,8% en mars.

A partir de la mi-mai les usines ont été autorisées à redémarrer tout comme les chantiers de construction.

Saison touristique

Mi-juin tous les commerces ont été autorisés à rouvrir. Mardi, le Premier ministre Boris Johnson a annoncé que, comme attendu, les hôtels, restaurants, bars, musées, pubs et coiffeurs allaient pouvoir rouvrir à partir du 4 juillet, faisant entrevoir un semblant de retour à la normalité cet été en Angleterre.

La filiale britannique du groupe américain Hilton a aussitôt déclaré mettre en place des mesures supplémentaires d’hygiène pour rassurer les clients potentiels.

Les salles de sport et de concert, les piscines entre autres resteront toutefois encore fermées au Royaume-Uni, pays le plus touché en Europe par la pandémie, avec 42.647 décès de personnes testées positives au coronavirus.

Malgré l’embellie constatée en juin, la route est encore longue pour un retour au niveau d’activité pré-pandémie.

IHS Markit relève «des signaux répandus d’une demande sous-jacente qui reste très faible et de coupes dans les dépenses des clients, ce qui continue à peser sur le niveau d’activité».

Pantheon Macro remarque que «la remontée de l’activité reflète en partie des arriérés de commande accumulés au plus fort de la pandémie» et du confinement en avril.

Exemple de l’activité encore largement convalescente: les ventes de propriétés ont très légèrement rebondi en mai comparé à avril mais elles ne représentaient en mai, avec 42.230 transactions, moins de la moitié de celles enregistrées un an plus tôt, d’après des chiffres du Trésor britannique publiés mardi.

En outre, si l’annonce de la réouverture des pubs et hôtels est une bonne nouvelle pour l’industrie touristique à l’orée de la saison estivale, les transports font partie des secteurs en forte difficulté. Ils fustigent la quarantaine imposée par Downing Street sur tous les visiteurs entrant au Royaume-Uni depuis le 8 juin et jusqu’à nouvel ordre comme un frein majeur à un redémarrage de leur secteur.

L’association SMMT représentant l’industrie automobile britannique a averti mardi du risque de perdre un emploi sur six, soit environ 25.000 postes, dans ce secteur en raison de la crise économique engendrée par la pandémie de coronavirus.

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