Rouble au plus bas depuis mars 2022: «Aucune raison de paniquer», assure Poutine

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La devise russe, très volatile depuis trois ans, avait dépassé mercredi le seuil symbolique des 110 roubles pour 1 dollar, sur fond d’escalade des tensions russo-occidentales autour de l’Ukraine et de récentes sanctions américaines.

Le président russe Vladimir Poutine a assuré jeudi qu’il n’y avait «aucune raison de paniquer», alors que le rouble est au plus bas face au dollar et à l’euro depuis mars 2022.

«La situation est sous contrôle», a-t-il déclaré, lors d’une conférence de presse en marge d’un sommet régional à Astana au Kazakhstan.

Le rouble, très volatile depuis trois ans, avait dépassé mercredi en milieu de journée le seuil symbolique des 110 pour 1 dollar, sur fond d’escalade des tensions russo-occidentales autour de l’Ukraine et de récentes sanctions américaines.

A ce moment-là, un euro s’échangeait de son côté contre 115,7 roubles.

Il fallait remonter au mois de mars 2022, dans les toutes premières semaines de l’invasion russe en Ukraine, pour voir le rouble aussi faible face au dollar (1 contre 120 roubles le 11 mars 2022, selon la BCR) et à l’euro, quand les Occidentaux avaient mis en place une pluie de sanctions pour tenter de faire vaciller l’économie russe.

Jeudi, Vladimir Poutine a assuré que «de nombreux facteurs saisonniers» tels que «les versements au budget» et «les prix (mondiaux) du pétrole», en plus de l’inflation élevée, étaient la cause de l’affaiblissement prononcé du rouble.

La hausse des prix, à 8,5% en octobre, reste un problème majeur pour les autorités russes, au moment où celles-ci anticipent une décélération de l’activité en 2025, faisant craindre l’apparition potentielle, à terme, d’un cycle de stagflation.

Fin octobre, la Banque centrale de Russie (BCR) avait relevé son taux directeur à 21% -son niveau le plus haut depuis 2003- pour tenter de juguler l’inflation.

Jeudi, la BCR avait annoncé dans l’urgence stopper tout achat «de devises sur le marché intérieur des changes», et ce «jusqu’à fin 2024», pour endiguer la chute du rouble.

Ces derniers jours, le contexte géopolitique incertain autour de l’Ukraine - avec le retour en janvier de l’imprévisible Donald Trump à la Maison Blanche - a, semble-t-il, affecté la confiance des investisseurs dans le rouble, au même titre que les dernières sanctions américaines contre Moscou.

La semaine dernière, Washington a annoncé une série de sanctions visant une cinquantaine de banques russes, dont Gazprombank, le bras financier du géant étatique du gaz Gazprom, utilisée notamment pour les paiements énergétiques avec les clients étrangers.

Avant la guerre, le dollar s’échangeait début 2022 autour de 1 pour 75-80 roubles en moyenne.

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