Richemont a vu son chiffre d’affaires stagner au premier trimestre de son exercice décalé 2024/2025, clos fin juin. Alors que le secteur horloger du groupe de luxe a fait les frais d’une nette baisse des ventes en Asie-Pacifique, le segment de la joaillerie à lui mieux résisté.
Durant la période sous revue, les recettes se sont établies à 5,27 milliards d’euros (5,14 milliards de francs), en légère baisse de 1% sur un an. Hors effets de changes, la croissance organique a augmenté de 1%, a indiqué mardi la société dans un communiqué.
Ces chiffres sont quelque peu inférieurs au consensus de l’agence AWP. Les analystes interrogés anticipaient des ventes de 5,29 milliards d’euros en moyenne.
Le secteur horloger du groupe, qui comprend des marques comme Piaget, Vacheron Constantin ou IWC, a été particulièrement touché par le recul. Ses ventes ont diminué de 14%, à 911 millions d’euros. A taux constant, la chute est de 13%. Richemont note qu’une performance notable au Japon n’a que partiellement compensé la baisse des ventes en Europe et en Asie-Pacifique, en particulier en Chine, à Hong Kong et à Macao.
Il met toutefois en avant «la bonne tenue» des marques de luxe Vacheron Constantin et de A. Lange & Söhne, dans un contexte de baisse des exportations horlogères suisses. De janvier à mai, celles-ci ont été inférieures de 2,5% sur un an, la Chine (-18%) et Hong Kong (-19%) ayant particulièrement déçu.
Le segment de la joaillerie, le plus important du groupe, a lui montré de la résistance en réalisant un chiffre d’affaires de 3,66 milliards d’euros, soit une hausse 2% (+4%, hors effets de change). Les marques de joaillerie du groupe - Buccellati, Cartier et Van Cleef & Arpels - ont enregistré une croissance des ventes de 4% «par rapport à des comparaisons exigeantes en raison de la croissance de 24% au cours de la période précédente», souligne le groupe.
Les analystes ont salué ce résultat, le qualifiant notamment de «rassurant et de solide».
Important recul en Chine
En termes de régions, toutes ont progressé à l’exception de l’Asie-Pacifique, où les ventes ont chuté de 19% (-18% à taux de change constant) à 1,8 milliard d’euros. La hausse des ventes en Corée du Sud et en Malaisie n’a que partiellement compensé le recul de 27% enregistré en Chine, à Hong Kong et à Macao, constate Richemont.
«Cette baisse reflète à la fois le faible niveau de confiance des consommateurs et les fortes comparaisons, allant d’une croissance à deux chiffres en Chine continentale à une croissance à trois chiffres à Hong Kong et Macao au cours de la période de l’année précédente», relève-t-il.
En Europe, les ventes ont augmenté de 5% à 1,17 milliard, «grâce à la résistance de la demande locale et à l’augmentation des achats des touristes». Aux Amériques, la progression des ventes de 10% à 1,22 milliard reflète une demande intérieure soutenue dans tous les canaux de distribution.
La plus forte croissance régionale des ventes, de 59%, a été à nouveau générée par le Japon, à 603 millions (+14% au cours de la même période l’an passé). «La croissance a été alimentée par la demande intérieure et les dépenses touristiques florissantes des clients chinois, sud-coréens, sud-est asiatiques et américains, favorisées par l’affaiblissement du yen», explique Richemont.
Les ventes au Moyen-Orient et en Afrique ont pour leur part augmenté de 8%, bénéficiant de la croissance des dépenses domestiques et touristiques aux Emirats arabes unis et en Arabie saoudite.
Le groupe a fait également part de la position de trésorerie nette du groupe au 30 juin, qui s’élevait à 7,3 milliards d’euros contre 6,6 milliards il y a un an. Celle-ci ne comprend pas la position de trésorerie nette de Yoox Net-à-Porter (YNAP) de 0,2 milliard.
Richemont, qui ne donne pas d’indications en termes de bénéfices, a annoncé en mai un profond remaniement de la direction du groupe avec l’arrivée de Nicolas Bos comme nouveau patron en remplacement de Jérôme Lambert. M. Bos avait auparavant mené la marque Van Cleef & Arpels au succès.
Mardi, la nominative Richemont a clôturé en hausse de 0,9% à 138,35 francs, dans un SMI en baisse de 0,1%.