Richemont voit ses ventes progresser, sa rentabilité reculer et change de CEO

AWP

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Le chiffre d’affaires 2023/2024 du géant du luxe avance de 3% à 20,6 milliards d’euros mais le résultat opérationnel se replie de 5% à 4,8 milliards. Nicolas Bos va prendre les commandes. Les investisseurs apprécient.

Richemont a vu ses recettes inscrire un nouveau record sur l’exercice décalé 2023/2024, clos fin mars. Dans la foulée de ses résultats, le groupe de luxe genevois a annoncé l’arrivée de Nicolas Bos comme nouveau patron, en remplacement de Jérôme Lambert.

Les ventes ont grimpé de 3% à 20,6 milliards d’euros (20,2 milliards de francs), inscrivant un plus haut historique, écrit vendredi le propriétaire des marques Cartier et Piaget dans un communiqué. A taux de changes constants, la progression est de 8%. Toutes les régions ont contribué à la croissance.

Le résultat opérationnel (Ebit) est cependant ressorti en repli de 5% à 4,8 milliards et la marge correspondante atteint 23,3%.

«La demande en Chine tarde à se redresser», a déclaré le président de Richemont, Johann Rupert, lors d’une téléconférence. Le moral des consommatrices et consommateurs est toujours en berne. «Nous demeurons convaincus du potentiel de ce marché, mais il faudra du temps pour que la confiance soit rétablie», a-t-il ajouté.

Le bénéfice net des activités poursuivies a atteint 3,8 milliards, en repli de 2%. En incluant la perte des actifs de Yoox Net-a-Porter (YNAP) destinés à être cédés, le résultat net ressort à 2,4 milliards, contre 301 millions un an plus tôt. Après l’échec de la cession de la filiale d’e-commerce au britannique Farfetch, Richemont avait indiqué envisager toutes les options. «Les tractations se poursuivent pour la vente d’YNAP, nous informerons à ce sujet en fin d’année», a précisé Johann Rupert.

Dans le détail, la division joaillerie qui comprend notamment la marque Van Cleef & Arpels, a vu ses ventes progresser de 6% à 14,2 milliards d’euros. L’horlogerie s’est quant à elle étoffée de 3% à 3,8 milliards. La division «autres», constituée des marques de mode et accessoires notamment, a en revanche reculé de 2% à 2,6 milliards.

Le conseil d’administration proposera aux actionnaires le paiement d’un dividende rehaussé de 2,75 francs par action. Au terme de l’exercice 2022/2023, le groupe avait versé 3,50 francs par action, dont un franc à titre exceptionnel.

Fêté en Bourse

Ces résultats ressortent plutôt en-dessous ou au mieux conformes aux attentes du consensus d’analystes sondés par l’agence AWP. Le dividende, anticipé à 3,23 francs, a déçu.

Dans la foulée, Richemont a annoncé changer de directeur général. A compter du premier juin, c’est l’actuel patron de la marque Van Cleef & Arpels, Nicolas Bos, qui prend les commandes du groupe en remplacement de Jérôme Lambert. Ce dernier devient directeur opérationnel.

Les investisseurs ont chaleureusement accueilli l’ensemble de ces nouvelles. Le titre Richemont a fini en forte hausse de 5,3% à 144,75 francs, dans un indice SMI en progression de 0,76%.

Malgré les difficultés rencontrées par le secteur du luxe, Richemont s’en tire mieux que ses concurrents, en particulier au dernier trimestre de l’exercice sous revue, souligne l’analyste de Vontobel Jean-Philippe Bertschy.

La Banque cantonale zurichoise (ZKB) salue de son côté la nomination à la direction générale du groupe de Nicolas Bos, qui a fait ses preuves à la tête de Van Cleef & Arpels. L’analyste Patrik Schwendimann salue par ailleurs la position forte de Richemont dans la joaillerie, jugée meilleure que celle de son principal concurrent LVMH.

Comme à son habitude, Richemont n’a pas formulé de prévisions. Le groupe pointe l’environnement difficile dans lequel évolue la branche, tout en soulignant le modèle d’affaires de l’entreprise qui lui offre une solidité sur le long terme.

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