Richemont ralentit au premier semestre

AWP

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Les ventes ont crû de 6% à 10,2 milliards d’euros tandis que le bénéfice opérationnel s’est replié de 2% à 2,7 milliards. La marge afférente a perdu 210 points de base à 26%. L’action chute de plus de 5%.

Le groupe de luxe Richemont a enregistré au premier semestre de son exercice décalé 2023/2024, clos fin septembre, des résultats en hausse. A l’image de l’industrie du luxe dans son ensemble, la croissance du chiffre d’affaires s’est cependant tassée par rapport aux mois précédents dans un contexte marqué par un ralentissement conjoncturel et l’inflation.

«La période sous revue a démarré de manière solide (...) mais au deuxième trimestre la croissance a décéléré lorsque l’inflation, le ralentissement conjoncturel et les tensions géopolitiques ont commencé à peser sur le moral des clients», fait remarquer le président Johann Rupert, cité dans un communiqué.

Le luxe, après avoir profité depuis 2021 d’un fort développement postpandémique, a commencé ces derniers mois à ressentir les effets d’un environnement macroéconomique mondial difficile, la clientèle aisée des grandes marques, se montrant davantage prudente et sélective.

Durant la période sous revue, les ventes ont crû de 6% à 10,2 milliards d’euros (9,83 milliards de francs au cours actuel). Hors effets de changes, la progression s’est établie à 12%, indique vendredi le groupe. Au premier trimestre, le chiffre d’affaires s’était enrobé de 14% et la croissance organique avait été de 19%.

La région Asie-Pacifique (+14%), soutenue par la Chine, et la division Joaillerie (+10%) ont en particulier porté la performance du propriétaire de la marque Cartier.

La division Horlogerie, comprenant notamment les marques Panerai, IWC et Vacheron Constantin, a en revanche vu son chiffre d’affaires se contracter de 3%.

Toutes les régions ont vu leurs ventes s’améliorer en comparaison annuelle à l’exception de la zone Amériques, en repli de 4%. En Europe, la Suisse s’est démarquée avec une avancée oscillant entre 5 et 9% alors le Vieux continent n’a progressé que de 3%.

La Chine continentale, Hong Kong et Macao réunis ont généré une hausse du chiffre d’affaires de 23% imputable à la suppression des mesures anti-Covid en fin d’année dernière. Cette amélioration est plus timide qu’au premier partiel où cette région s’est illustrée par un bond de 32%.

Au niveau de la rentabilité, le bénéfice opérationnel s’est replié de 2% à 2,7 milliards d’euros. La marge afférente a perdu 210 points de base à 26%, notamment en raison de l’impact négatif des taux de changes.

Le bénéfice net pour sa part s’est établi à 1,5 milliard d’euros à comparer à la perte de 766 millions due à un effet unique liée à la vente de sa plateforme de vente en lignes YNAP il y a un an. Le gain des activités poursuivies pour sa part s’est amélioré de 3% à 2,2 milliards.

Les résultats sont quelque peu inférieurs aux attentes des analystes consultés par AWP.

Pas d’intervention chez Farfetch

Richemont, comme à son habitude, n’a pas émis des prévisions chiffrées pour la suite de l’exercice en cours mais le président Johann Rupert se dit «très confiant» pour les perspectives du groupe «à long terme», nonobstant le la croissance en berne et les tensions géopolitiques qui prévalent actuellement.

«La bonne nouvelle c’est que le ralentissement conjoncturel des grandes économies semble se dérouler de manière moins accentuée que craint», note l’actionnaire majoritaire.

Revenant sur le spécialiste de vente en ligne de produits de luxe Farfetch en difficulté, le président a déclaré que Richemont «ne pouvait pas intervenir directement». «Nous attendons la décision du conseil d’administration», a-t-il souligné.

Le propriétaire de Vacheron Constantin a reçu le 23 octobre le feu vert de la Commission européenne pour la vente au britannique Farfetch d’une participation de 47,5% dans son unité de commerce en ligne Yoox Net-a-Porter (Ynap). Farfetch fait cependant face à des résultats en nette baisse.

Les investisseurs semblaient déçus par la copie livrée. A la clôture, le titre a perdu 5,2% à 106,70 francs, tandis que le SMI a lâché 0,84%. La porteur Swatch Group (-5,2%) a été entraînée à la baisse par la performance de son concurrent.

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