Réassurance: meilleures perspectives dans un environnement dégradé

AWP

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S&P Global Ratings voit des signes d’amélioration grâce à de nouvelles opérations de consolidation.

La réassurance mondiale restera confrontée à un environnement dégradé ces prochains mois, anticipe mardi l’agence de notation Standard & Poor’s, qui entrevoit toutefois une légère amélioration des perspectives à la faveur - entre autres - de nouvelles opérations de consolidation.

«Durant les dernières années, le secteur mondial de la réassurance a souffert de conditions de marché défavorables et continuellement changeantes», souligne S&P Global Ratings, à quelques jours du coup d’envoi à Monaco du rendez-vous annuel mondial du secteur.

Les défis auxquels doivent faire face les réassureurs, dont l’activité consiste à être les assureurs des assureurs, incluent - entre autres - la faiblesse des tarifs, une compétition mondiale acharnée ou encore un environnement de taux d’intérêts très bas.

Le secteur souffre aussi du rendement poussif des investissements dans un contexte de taux d’intérêts très bas, souligne pour sa part l’agence Fitch dans une note séparée.

Pour ne rien arranger, les sociétés du secteur sont confrontées à la concurrence grandissante de la réassurance alternative, qui consiste à se protéger contre les risques en émettant sur les marchés des titres financiers adossés à des assurances.

L’an passé, ce pan de la réassurance encore récent avait subi son premier grand test après le passage de plusieurs ouragans dans les Caraïbes et sur le sud-est des Etats-Unis, qui lui a infligé ses premières pertes importantes.

Mais malgré ces pertes, «les capacités alternatives continuent de se développer», a constaté lors d’une conférence de presse Marc-Philippe Juilliard, directeur chez S&P Global Ratings, notant que cet afflux de capacités alternatives est actuellement considéré par les réassureurs interrogés par l’agence comme le «plus grand danger» pour le secteur.

«Le capital alternatif est là pour rester», estime également Fitch Ratings, affirmant que cet essor «a altéré la dynamique de marché de la réassurance» en créant un effet de surcapacités qui perturbe par ricochet les négociations entre assureurs et réassureurs.

En ce qui concerne les tarifs, la fin d’année 2017 et ses nombreuses catastrophes climatiques avait laissé entrevoir un début de remontée des prix.

Pourtant, «on s’attend, du fait de l’absence de catastrophes naturelles significatives, et au regard des renouvellements d’avril et de juillet, à ce que la tendance baissière reprenne ses droits», explique encore M. Juilliard.

Pour l’heure, l’agence juge toutefois les perspectives de revenus à court terme légèrement meilleures, soutenue aussi par la remontée des taux amorcée dans la zone dollar.

De son côté, Fitch Ratings a remonté sa perspective sur le secteur de «négative» à «stable», avec l’idée que si le rendement des fonds propres est appelé à rester durablement modeste ces prochaines années, il devait également être moins volatile que par le passé, ce que l’agence juge positif.

Pour surmonter les difficultés, «nous nous attendons à ce que les grands réassureurs continuent à développer leur volume d’activités et le fasse aussi en diversifiant leur activité en termes de type de risque, par exemple sur la réassurance vie, ou géographiquement en saisissant les perspectives de croissance en Asie, le tout sur fond de développement des nouvelles technologies», poursuit M. Juilliard.

En outre, cet analyste s’attend à ce que la consolidation au sein du secteur, qui est «une autre manière de rester compétitif», se poursuive après plusieurs opérations de grande ampleur ces derniers mois, à l’instar du rapprochement entre l’américain AIG et Validus ou le rachat du bermudien XL par Axa.

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