Production de vaccins: Moderna n’a jamais eu de contacts avec Berne

Communiqué, Moderna

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Le laboratoire américain confirme avoir eu des contacts avec le Conseil fédéral depuis le printemps 2020. Mais ces discussions ont eu pour seul objectif d’obtenir un accord d’achat anticipé.

Le laboratoire américain Moderna assure n’avoir jamais eu de contact avec le Conseil fédéral pour une ligne de production sur le site de Lonza à Viège (VS). Les discussions n’ont porté que sur l’achat de vaccins, selon lui.

«Il n’y a eu aucune discussion entre Moderna et le gouvernement suisse sur le thème d’un investissement dans une quelconque production», a indiqué mercredi un porte-parole de la société de biotechnologies à Keystone-ATS. Il confirmait une information parue dans La Liberté et d’autres journaux romands.

Le laboratoire américain confirme avoir eu des contacts avec le Conseil fédéral depuis le printemps 2020. Mais ces discussions ont eu pour «seul objectif d’obtenir un accord d’achat anticipé (APA), sécurisant les doses de notre vaccin pour la population suisse dès que disponible», ajoute-t-il.

«Partage des engagements»

Le Département fédéral de l’intérieur (DFI) reconnaît que Lonza a proposé à Berne d’investir dans la production de vaccins. Dans une lettre datée du 14 avril, le président du groupe bâlois Albert Baehny souligne que Lonza a décidé d’engager entre 50 et 60 millions de francs dans ce projet et se demande s’il est possible «d’évoquer un partage des engagements».

Les deux parties se sont rencontrées le 1er mai. Dans le procès-verbal de cet entretien, également publié par le DFI, Lonza souhaite obtenir dans les deux semaines une réponse «sur une participation de la Suisse».

Pour le département d’Alain Berset, toutefois, une ligne de production réservée à la Suisse n’était pas à l’ordre du jour. Une telle solution ne serait «pas efficace», puisque Lonza n’est responsable que d’une partie de la chaîne de fabrication et ne possède pas les droits sur ce vaccin, écrit-il. Lonza ne peut donc pas garantir un approvisionnement prioritaire de la Suisse.

«Ce n’est pas en investissant dans les infrastructures d’un sous-traitant qu’on peut s’arroger des droits ou se garantir un accès aux vaccins», avait déjà assuré le ministre de la santé dans une interview il y a deux semaines.

Enquête du Parlement

La commission de gestion du Conseil national a décidé mardi qu’une sous-commission se pencherait sur les contacts entre la Confédération et Lonza. Ces discussions s’intégreront dans le cadre d’une inspection portant sur la gestion de la pandémie de Covid-19 par les autorités fédérales.

Il s’agira en premier lieu d’établir les faits pertinents et de s’informer sur les réflexions stratégiques menées à l’époque à ce sujet par le Département fédéral de l’intérieur (DFI) et l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). La question de savoir si la Suisse aurait pu par ce biais faciliter l’accès du pays au vaccin de Moderna sera aussi examinée.

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