Prévisions de croissance rabotées pour la Suisse

Communiqué, KOF

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Cette année, le produit intérieur brut (PIB) de la Suisse devrait fléchir de 0,2%, alors qu’une hausse de 1,3% était encore attendue lors du sondage effectué en décembre.

Les économistes interrogés par le Centre de recherches conjoncturelles (KOF) révisent à leur tour leurs prévisions de croissance pour 2020 et 2021. Cette année, le produit intérieur brut (PIB) de la Suisse devrait fléchir de 0,2%, alors qu’une hausse de 1,3% était encore attendue lors du sondage effectué en décembre.

Reflet de la propagation du nouveau coronavirus et des mesures mises en oeuvre pour lutter contre la pandémie, les 12 économistes interrogés entre le 3 et le 17 mars dernier, se montrent sans surprise nettement plus pessimistes qu’en décembre. Cette année, les investissements devraient reculer de 0,6%, alors qu’ils étaient attendus en hausse de 0,7% en décembre dernier, indique mardi le centre de recherches de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ).

Les investissements dans les biens d’équipement devraient se contracter de 1%, alors qu’une progression de 0,9% était envisagée en décembre 2019. Ceux dans la construction devraient stagner (+0,3% en décembre). Les exportations devraient quant à elles fléchir en termes réels de 0,9% en 2020.

L’inflation devrait rester modérée, les prix à la consommation étant attendus en hausse de 0,2%, contre 0,4% en décembre. Sur le front de l’emploi, le taux de chômage devrait s’afficher à 2,7%, contre 2,6% escompté il y a trois mois.

Rebond en 2021

L’an prochain, le PIB de la Suisse devrait afficher un rebond de 1,3%, à la faveur notamment d’une reprise des investissements, ceux-ci étant anticipés en hausse de 1,3%, et des exportations, lesquelles devraient progresser de 3,3%. Le taux de chômage devrait lui progresser à 1,8%.

Les économistes interrogés par le KOF ont aussi revu leurs anticipations quant à l’évolution du franc par rapport à l’euro et au dollar américain. D’ici trois mois, l’euro devrait noter à 1,06 franc pour remonter à 1,08 franc dans douze mois. En juin, le dollar devrait valoir 0,99 franc, pour se replier à 0,94 franc neuf mois plus tard.

L’indice élargi de la Bourse suisse, le Swiss Performance Index (SPI), devrait avoisiner en juin les 10’700 points et les 11’000 points en mars 2021. Mardi vers 09h30, cet indicateur notait à quelque 10’276 points (+2,87%).

BAK et UBS plus pessimistes

Les prévisionnistes sondés par le KOF ont ainsi quelque peu aligné leurs anticipations sur celles des autres économistes. Lundi, les experts de l’institut de recherche bâlois BAK Economics et d’UBS se sont montrés nettement plus pessimistes, tous deux tablant sur une lourde récession cette année en raison des restrictions imposées pour lutter contre le coronavirus.

BAK Economics anticipe un repli du PIB de 2,5% cette année, alors qu’il tablait dans ses précédentes estimations sur une croissance de 1,3%. Dans un scénario optimiste où la crise sanitaire est rapidement maîtrisée, l’économie devrait nettement rebondir de 4,3% en 2021.

Moins pessimistes que leurs homologues bâlois, les spécialistes d’UBS tablent quant à eux sur un repli du produit intérieur brut (PIB) de 1,3% cette année, si les mesures d’urgence devaient être abandonnées fin avril, puis sur un rebond de 2% en 2021. Si la crise devait par contre se prolonger, la croissance pourrait chuter de 3% en 2020, ont-ils averti dans un communiqué séparé.

D’autres prévisionnistes ont sérieusement révisé leurs estimations de croissance pour la Suisse. Le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco) a indiqué jeudi dernier tabler sur un recul du PIB, corrigé des événements sportifs, de 1,5%, contre une progression de 1,3% dans ses estimations de décembre dernier. Raiffeisen et le KOF en ont fait de même, avec des attentes de respectivement -0,2% et +0,3%.

Pas de prévision chiffrée de la BNS

La BNS a quant à elle indiqué qu’il était probable que la croissance du PIB suisse passe en zone négative en 2020 en raison du coronavirus et de son impact économique. L’institut d’émission n’a pas livré de prévision chiffrée.

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