Moscou et Ryad évoquent l’idée d’une alliance gazière sur le modèle de l’Opep+

AWP

1 minute de lecture

Le vice-premier ministre russe Alexandre Novak estime que réguler le marché du gaz sur le modèle de l’Opep+ est une idée «rationnelle», mais ajoute qu’il faut «y travailler plus en détail».

Le vice-premier ministre russe Alexandre Novak et le ministre saoudien de l’Energie ont évoqué jeudi l’idée de créer une alliance dans le gaz sur le modèle de l’Opep+ pour le pétrole, en pleine flambée des cours de l’or bleu.

Lors d’un forum énergétique à Moscou, M. Novak a estimé que réguler le marché du gaz sur le modèle de l’Opep+ était une idée «rationnelle», mais ajouté qu’il fallait «y travailler plus en détail», selon des propos rapportés par l’agence russe Ria Novosti.

Lors du même forum, le ministre saoudien Abdelaziz ben Salmane a déclaré avoir abordé cette idée avec M. Novak, un ex-ministre de l’Energie très impliqué dans l’Opep+.

L’Opep+ est une alliance entre l’Opep et des pays producteurs de pétrole non-membres de ce cartel tels que la Russie, qui vise à réguler l’offre de pétrole et ainsi maîtriser les prix.

«Nous en avons discuté (...) et nous avons conclu qu’il serait bien de réfléchir à cette question. Nous nous pencherons dessus», a déclaré le ministre saoudien, cité par Ria Novosti.

Les exportateurs de gaz se réunissent déjà régulièrement au sein du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG), organisation dont Ryad ne fait pas partie. Poids lourd pétrolier, l’Arabie saoudite est seulement neuvième producteur mondial de gaz, selon les données de l’Agence américaine d’information sur l’Energie.

Contrairement à l’Opep, le FPEG ne fixe pas de quotas de production à ses membres.

Avec des prix du gaz qui varient fortement d’un pays à un autre et sur un marché dépendant de gazoducs longs à construire qui lient producteurs et importateurs pour des décennies, un cartel cherchant à contrôler les prix du gaz aurait plus de difficulté à s’organiser que pour le marché mondialisé de l’or noir.

Le prix du gaz européen n’a pas sensiblement réagi à ces propos: le marché de référence, le TTF (Title Transfer Facility) néerlandais, prenait vers 12H15 GMT 5,78% à 99,03 euros le mégawattheure (MWh).

Il a atteint un record historique le 6 octobre à 162,12 euros, avant que le président russe Vladimir Poutine n’assure qu’il répondrait à la demande européenne. Le prix reste néanmoins en hausse de plus de 600% sur un an.

A lire aussi...