Monnaie: la Suisse et le Vietnam restent sous la surveillance des USA

AWP

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Washington presse la Chine d’être plus transparente sur ses interventions sur les taux de change, tout en estimant qu’elle n’avait pas manipulé sa monnaie en 2020.

Les Etats-Unis ont estimé vendredi que la Chine n’avait pas manipulé sa monnaie en 2020, mais la pressent d’être plus transparente, tandis que la Suisse et le Vietnam restent sous surveillance, après avoir été retirés de la liste des pays ayant manipulé leurs taux de changes. Poursuivant le dialogue avec Washington, la BNS, elle, rappelle ne pas manipuler le franc.

«Le Trésor (américain) presse la Chine d’être plus transparente sur ses interventions sur les taux de change», mais ne considère pas que Pékin manipule sa devise, selon un communiqué après la publication d’un rapport biannuel du Trésor sur les devises, transmis au Congrès.

Washington ne considère plus, depuis janvier 2020, que la Chine manipule sa monnaie, mais le pays reste, depuis, sous surveillance. «La Chine mérite toujours une attention particulière», a relevé un responsable du Trésor lors d’une conférence de presse téléphonique.

Par ailleurs, la Suisse et le Vietnam, accusés en décembre 2020 par Washington de manipuler leurs monnaies, pour la rendre plus faible vis-à-vis du dollar et ainsi en tirer un avantage commercial indu, ne sont plus considérés comme tels. «Il n’existe pas de preuves suffisantes», souligne le Trésor, qui va continuer néanmoins à les surveiller, ainsi que Taïwan, désormais également marqué de près.

Effets de la pandémie

Ce suivi doit «permettre au Trésor de mieux évaluer si ces économies sont intervenues sur les marchés des changes», a encore précisé ce responsable du Trésor. Les résultats de l’année 2020 ont cependant été faussés par le COVID-19, qui a drastiquement réduit les échanges internationaux. Sans la pandémie, «les résultats auraient été un peu différents», et donc «il est difficile de tirer des conclusions», a-t-il commenté.

Cet «engagement renforcé» envers ces trois pays, diffère de la liste officielle des pays placés sous surveillance. Cette dernière comprend onze pays: la Chine, le Japon, la Corée du Sud, l’Allemagne, l’Italie, l’Irlande, l’Inde, la Malaisie, Singapour, la Thaïlande et le Mexique.

L’Irlande y fait son retour, après en avoir été retirée en décembre. La plupart de ces pays, suspectés de manipuler leurs monnaies via des dévaluations compétitives déguisées ou cachées, ont un surplus commercial avec les Etats-Unis.

Ce rapport passe en revue 20 des principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis, qui représentent 80% des échanges commerciaux du pays.

Ayant pris connaissance du rapport, la Banque nationale suisse (BNS) se plait à observer dans un communiqué que la Suisse n’est plus considérée par le Trésor américain comme un manipulateur de devises. L’institut d’émission rejette comme par le passé toute accusation d’un tel comportement.

Stabilité des prix

Les interventions sur le marché des changes sont nécessaires pour assurer des conditions monétaires appropriées et donc la stabilité des prix, objectif de sa politique, répète la BNS. Elles ne visent pas à empêcher des ajustements de la balance des paiements ou à obtenir des avantages concurrentiels injustifiés pour l’économie suisse, précise la banque centrale helvétique.

Et la BNS de noter que le Fonds monétaire international (FMI) a continué d’évaluer la politique monétaire et fiscale de la Suisse et de la juger comme étant appropriée. Le FMI a considéré que les interventions sur le marché des changes constituaient un instrument légitime compte tenu de l’environnement macroéconomique difficile dans lequel la BNS opérait.

La Suisse et les Etats-Unis représentent des partenaires économiques importants et le dialogue avec le Trésor américain sera poursuivi, a ajouté la BNS.

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