Après avoir battu records sur records, les cours du cacao ont fait une pause sur la semaine, qui pourrait cependant être de courte durée, les inquiétudes quant à de potentielles pénuries restant très présentes.
Le prix du cacao s’est ainsi négocié à la baisse sur la semaine, après avoir atteint vendredi dernier un nouveau record historique à New York à un peu plus de 11’700 dollars la tonne, mais aussi à Londres, à près de 9’300 livres sterling.
«La récolte intermédiaire est maintenant en cours et on espère un approvisionnement supplémentaire», explique Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group.
L’accalmie pourrait toutefois être de courte durée. «Même si la hausse rapide observée au premier trimestre a ralenti, les inquiétudes concernant une diminution de la récolte en Afrique de l’Ouest (...) persistent», souligne Ole Hansen, analyste chez Saxobank.
Elles sont notamment affectées par un phénomène météorologique appelé Harmattan, un vent du nord-est venu du désert, chargé de poussière, qui dessèche les récoltes.
Au Ghana et en Côte d’Ivoire, les deux premiers pays producteurs au monde, «les conditions météorologiques défavorables, le vieillissement des arbres et les maladies des cultures ont fait plus que doubler les prix du cacao au cours de l’année écoulée», rappelle l’analyste.
Vers 15H30 GMT (17H30 à Paris), à Londres, la tonne de cacao pour livraison en septembre valait 8’599 livres sterling, contre 9’187 livres sterling une semaine plus tôt en fin de séance.
A New York, la tonne pour livraison en juillet valait dans le même temps 10’710 dollars, contre 11’461 dollars vendredi dernier.
L’or capitule
Le cours de l’or a reculé sur la semaine, les prix se refroidissant avec l’apaisement des inquiétudes autour d’une escalade entre l’Iran et Israël, avant de légèrement remonter en fin de semaine.
Lundi, le prix d’une once du métal jaune a subi sa plus grosse chute journalière depuis juin 2022, perdant 2,70% sur la séance.
Le 13 avril, Téhéran avait attaqué le territoire israélien, en réponse à une attaque meurtrière, attribuée à Israël, sur le consulat iranien à Damas le 1er avril.
Jusqu’ici, le risque géopolitique avait contribué à l’explosion des prix du métal précieux, considéré comme une valeur refuge en temps d’incertitude.
Le repli de l’or a cependant été freiné par un affaiblissement temporaire du dollar, actif refuge concurrent, notamment confronté à un ralentissement de l’activité économique aux Etats-Unis en mars.
L’indice PMI publié mardi par S&P Global est en effet ressorti à 50,9 en avril, largement en-dessous des 52,0 attendus par les économistes, ravivant les perspectives de baisses de taux américains.
Les prix de l’or ont également profité jeudi «des chiffres du PIB américain plus faibles que prévu, qui ont renforcé l’appel à une réduction des taux d’intérêt», ajoute Frank Watson de Kinesis Money.
Vendredi, l’indice d’inflation PCE est toutefois ressorti supérieur aux prévisions, et le billet vert s’affiche dans le positif, à quelques jours de la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed).
L’once d’or s’échangeait à 2’332,39 dollars vendredi, contre 2’391,93 dollars sept jours plus tôt à la clôture.
Le nickel stable
Le nickel est resté presque stable sur la semaine sur le London Metal Exchange (LME), la forte demande pour ce métal se trouvant compensée par une offre légèrement excédentaire.
Le cours a atteint lundi un plus haut prix depuis fin septembre, à 19’775 dollars la tonne.
«En général, le prix suit la tendance générale à la hausse des marchés des métaux de base à mesure que les perspectives économiques s’améliorent», explique Thu Lan Nguyen, analyste chez Commerzbank.
«La récente hausse exceptionnelle des prix a également été attribuée (...) à la forte demande de la Chine», affirme-t-elle. La demande de nickel est encore «susceptible d’augmenter au fur et à mesure que l’économie se redresse, soutenue par les baisses de taux d’intérêt dans le monde entier au cours de l’année».
Sur la semaine, le nickel a toutefois perdu une partie de ses gains, la production de métal restant suffisante pour le moment.
La demande mondiale de nickel devrait augmenter à 3,45 millions de tonnes cette année contre 3,19 millions en 2023, affirment les courtiers de Marex en se basant sur les données de l’International Nickel Study Group.
La production de nickel devrait quant à elle grimper à 3,55 millions de tonnes en 2024, contre 3,36 millions l’an passé «laissant un excédent apparent de 100’000 tonnes pour cette année», poursuivent les courtiers de Marex, qui voient ainsi les prix du nickel se maintenir, mais sans rebondir.
Sur le LME, la tonne de nickel pour livraison dans trois mois s’échangeait à 19’170 dollars vendredi, contre 19’326 dollars le vendredi précédent à la clôture.