Matières premières: le cacao reste au sommet, le nickel progresse, l’or ramollit

AWP

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Le prix du nickel sur le London Metal Exchange (LME) se redresse légèrement sur la semaine, tiré par l’offre diminuée des pays producteurs en dehors de l’Indonésie.

Les cours du cacao sont restés assez stables sur la semaine, se situant toujours proches de leurs records historiques à Londres comme à New York, poussés par le manque d’offre venant des pays producteurs.

L’envolée a commencé au milieu de l’année 2023. Et rien qu’en 2024, le cours du contrat le plus actif a New York a grimpé de plus de 30%, et à Londres, de près de 40%.

L’Afrique de l’Ouest est la première région productrice de cacao du monde avec la Côte d’Ivoire et le Ghana qui ont fourni près de 60% de la production totale pour la récolte de 2022/23, selon les estimations de l’Organisation internationale du cacao (ICCO).

«L’année dernière a amené des conditions météorologiques difficiles dans ces pays, notamment une chaleur intense, qui a eu un impact négatif sur la production de cacao», explique Ole Hansen, analyste de Saxobank dans une note.

«En outre, les coûts croissants des pesticides et des engrais ont entraîné des difficultés financières pour les agriculteurs», poursuit-il.

A cela s’ajoutent des maladies et nuisibles qui «ont ciblé les plants de cacao, réduisant encore davantage les rendements», souligne M. Hansen.

Vers 15H20 GMT (16H20 à Paris), à Londres, la tonne de cacao pour livraison en mai valait 4’633 livres sterling, contre 4’615 livres sterling une semaine plus tôt en fin de séance.

A New York, la tonne pour livraison le même mois valait dans le même temps 5’462 dollars, contre 5’599 dollars vendredi dernier.

Le nickel sort la tête de l’eau

Le prix du nickel sur le London Metal Exchange (LME) se redressait légèrement sur la semaine, tiré par l’offre diminuée des pays producteurs en dehors de l’Indonésie.

«La production de nickel en dehors de l’Indonésie est en baisse», explique Thu Lan Nguyen, analyste chez Commerzbank.

Le géant anglo-australien a notamment déprécié ses activités liées au nickel et annoncé son projet de suspendre la production dans certains sites d’Australie, en réaction à une baisse prolongée des prix du métal.

La valeur du nickel sur le LME a en effet chuté de plus de 45% en 2023, provoquée par une forte hausse des exportations indonésiennes à bas coût.

«La production occidentale est sous pression dans un contexte de saturation du marché par l’Indonésie et la Chine», abondent également les courtiers de Marex.

Le marché du nickel, essentiel à la fabrication de l’acier inoxydable et des batteries électriques, indispensables dans la transition énergétique, a été chahuté par une forte hausse des exportations indonésiennes, suite à des investissements chinois massifs dans le secteur.

Sur le LME, la tonne de nickel pour livraison dans trois mois s’échangeait à 16’435 dollars vendredi, contre 15’921 dollars le vendredi précédent à la clôture.

L’or pâlit

Le cours de l’or est s’est légèrement affaissé cette semaine, contrarié par une inflation américaine tenace qui a retardé les attentes d’une première réduction des taux de la Réserve fédérale (Fed), un facteur à la hausse pour le dollar, actif concurrent de l’or jaune.

«Le prix de l’or est tombé cette semaine», touchant même un plus bas depuis la mi-décembre, à 1’984,34 dollars l’once mercredi, «suite à la publication de données sur l’inflation américaine plus élevée que prévu» la veille, explique Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank.

Mardi, l’indice des prix à la consommation CPI est ressorti à 3,1% sur un an en janvier aux Etats-Unis, plus que les 2,9% anticipés par les économistes.

En conséquence, les investisseurs «s’attendent désormais à ce que la première baisse des taux américains ait lieu en juin, plutôt qu’en mars, comme attendu il y a encore un mois», précise Han Tan, analyste chez Exinity.

Or la devise américaine est favorisée par la perspective de taux d’intérêt élevés de sa banque centrale. Un dollar fort pèse en contrepartie sur les cours de l’or, dès lors considéré comme une valeur refuge moins rentable que le billet vert pour les investisseurs.

En fin de semaine cependant, le prix de l’or s’est partiellement remis de ses pertes après la publication jeudi de ventes au détail aux États-Unis en baisse de 0,8% en janvier, plus prononcée que le repli attendu par le marché.

«Ces chiffres ont mis en évidence une économie américaine plus faible que prévue le mois dernier, augmentant ainsi la pression sur la Fed américaine pour qu’elle baisse les taux d’intérêt - un résultat haussier pour les prix des métaux précieux» jeudi, remarque Frank Watson, analyste chez Kinesis Money.

L’once d’or s’échangeait vendredi à 2’004,95 dollars, contre 2’024,26 dollars sept jours plus tôt.

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