Matières premières: le cuivre plie, l’or et le sucre remontent

AWP

2 minutes de lecture

Ce vendredi sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s’échange à 8345,40 dollars, contre 8463 dollars à la clôture sept jours plus tôt.

Le prix du cuivre a fléchi sur la semaine sur le London Metal Exchange (LME), souffrant d’une demande moins importante venant de Chine, le plus gros marché pour les métaux industriels, mais devrait rester soutenu à long terme avec des restrictions de l’offre à venir.

«Les importations de cuivre raffiné ont connu une baisse nette de 6% sur un an en 2023» en Chine, selon les analystes d’ANZ.

La demande chinoise est scrutée par les investisseurs, la Chine étant un important consommateur de métaux de base. Les métaux industriels et en particulier le cuivre sont ainsi très sensible à l’activité chinoise et aux perspectives de la demande du pays.

«Un tableau mitigé de l’économie chinoise et des attentes plus modérées concernant une baisse des taux américains» ont également pesé sur les métaux de base, en particulier le cuivre, ajoute Thu Lan Nguyen, de Commerzbank.

Fortement utilisé dans l’industrie, notamment pour la confection de circuits électriques, le cuivre est aussi connu pour refléter l’état de santé de l’économie mondiale, d’où son surnom de Docteur Cuivre (Dr Copper).

En parallèle cependant, «le Chili a revu à la baisse ses prévisions de croissance de la production pour cette année et l’année prochaine dans un contexte de baisse de la qualité du minerai, de restrictions d’eau et d’un contrôle accru des nouveaux permis» d’exploitation, note Ole Hansen, de Saxobank.

La combinaison d’inquiétudes en matière de restriction de l’offre et la demande accrue d’électrification pourrait ainsi soutenir les prix à long terme.

Vers 16H30 GMT (17H30 à Paris), sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s’échangeait à 8345,40 dollars vendredi, contre 8463 dollars à la clôture sept jours plus tôt.

L’or galvanisé

Le cours de l’or s’est légèrement relevé sur la semaine, en raison du ravivement du conflit en mer Rouge, où les rebelles Houthis multiplient les frappes contre des navires qu’ils considèrent liés à Israël sur cette route commerciale majeure, depuis le début de la guerre avec le Hamas dans la bande de Gaza.

Considéré comme une valeur refuge, le métal jaune a connu un regain d’intérêt des investisseurs vendredi «alors que les tensions au Moyen-Orient ont grimpé d’un cran après que les États-Unis et leurs alliés ont lancé des frappes de représailles contre les rebelles soutenus par l’Iran au Yémen», indique Ole S. Hansen, analyste de Saxobank.

Autre métal précieux qui bénéficie de l’escalade des tensions en mer Rouge, l’argent se rehaussait de plus de 3% vendredi.

En outre, les analystes s’accordent globalement sur le fait que la Réserve fédérale américaine (Fed) sera l’une des premières principales banques centrales à réduire ses taux, et tablent sur une première baisse dès mars.

Cette perspective continue de plomber le cours du dollar, un actif traditionnellement prisé des opérateurs durant les périodes d’incertitudes économiques et géopolitiques.

«Cette baisse des taux, largement anticipée, devrait soutenir le cours de l’or, même si l’important sera dans le détail de son timing et de son amplitude», résument les analystes du Comptoir de l’or.

A l’inverse, si les prévisions de réduction des taux américains étaient retardées par les analystes, le prix de l’or pourrait en pâtir, remarque Han Tan, analyste chez Exinity.

En effet, souligne-t-il, «si les données économiques américaines dans les semaines et les mois à venir indiquent un retour long et ardu à l’objectif de 2%» d’inflation fixé par la Fed, l’institution monétaire pourrait «assouplir ses projections de réductions de taux».

L’once d’or s’échangeait vendredi à 2053,66 dollars, contre 2045,45 dollars sept jours plus tôt.

Le sucre se reprend

Les cours du sucre ont remonté sur la semaine, poussés par les perspectives d’une offre réduite venant de nombreux pays producteurs, à l’exception du Brésil, dont la production reste très forte.

«Le marché continue d’observer des conditions (de production) difficiles dans les zones de production asiatiques», commente Jack Scoville, analyste de Price Futures Group.

«Le potentiel de production thaïlandais et indien suscite des inquiétudes en raison d’El Niño», explique l’analyste, affirmant même que «l’Inde pourrait devenir un importateur l’année prochaine».

El Niño est un phénomène climatique qui pourrait perturber les récoltes, provoquant en effet de grosses chaleurs et de la sécheresse dans certaines régions productrices.

Cependant, «les données sur la production de sucre au Brésil (...) montrent un niveau de production toujours élevé pour le plus grand producteur et exportateur de sucre au monde», souligne Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank.

De quoi créer «des vents contraires» sur le marché du sucre, poursuit-il, mais la production brésilienne ne suffit pas à compenser l’offre tendue de sucre venant d’autres origines.

A New York, la livre de sucre brut pour livraison en mars valait 21,77 cents, contre 21,11 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en mars également valait 620,50 dollars contre 607,10 dollars le vendredi précédent à la clôture.

A lire aussi...