Matières premières: l’or recherché, le cuivre et le cacao en délicatesse

AWP

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L’or a repris des couleurs cette semaine, aidé par un dollar américain plus faible et son statut de valeur refuge face à la volatilité des cryptomonnaies.

Le cours du cuivre, toujours proche de son record historique atteint le 10 mai, était en baisse cette semaine sur le London Metal Exchange (LME), lesté par un recul général des marchés.

Mais le métal rouge bénéficiait toujours de deux puissants amortisseurs: la faiblesse du dollar, propre à encourager les achats de métaux libellés en billet vert pour les investisseurs munis d’autres devises, et les craintes qui pèsent sur l’offre au Chili.

La composition de l’Assemblée constituante chargée d’écrire la nouvelle constitution du premier producteur de cuivre au monde, après la victoire des candidats indépendants, pour certains radicaux, a ouvert une période d’incertitude pour les milieux économiques face aux profonds changements qui pourraient survenir.

De nombreux candidats avaient axé leur programme économique sur les contestations nées du soulèvement social de 2019 et mis notamment en avant une redistribution des revenus issus des ressources naturelles du pays, dont ceux issus de l’extraction du cuivre.

«Les sociétés minières pourraient être aussi confrontées à un durcissement des réglementations environnementales, de quoi dissuader le lancement de nouveaux projets et à terme de tarir l’offre», a expliqué Daniel Briesemann, analyste de Commerzbank.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s’échangeait à 9.871,50 dollars vendredi à 15H25 GMT (17H25 à Paris), contre 10.240,50 dollars le vendredi précédent à la clôture.

Parmi les autres métaux, l’étain et le zinc ont touché à l’occasion d’un bref pic mardi des prix plus vus depuis respectivement mai 2011 et juin 2018, à 30.650 dollars et 3.108,50 dollars la tonne, avant de reculer en seconde partie de semaine.

L’or repart

L’or a repris des couleurs cette semaine, aidé par un dollar américain plus faible et son statut de valeur refuge, un atout face à des actifs plus volatils comme les cryptomonnaies.

Le billet vert a en effet touché vendredi un plus bas depuis le 7 janvier face à un panier de monnaies, rendant l’or moins onéreux pour les investisseurs munis d’autres devises.

Le métal jaune «a également été soutenu par l’effondrement des cryptomonnaies, les investisseurs affluant vers les actifs plus sûrs», a indiqué Lukman Otunuga, de FXTM, qui évoque le plongeon entre autres du bitcoin mercredi.

L’or «redevient populaire», s’est fendu M. Briesemann, et retrouve son prix du début d’année après être resté une des rares matières premières en retrait, pénalisé justement par son statut de valeur refuge quand l’optimisme revient parmi les investisseurs.

L’once d’or s’échangeait vendredi à 1.875,47 dollars vers 15H30 GMT (17H30 à Paris), contre 1.843,43 dollars l’once en fin de séance le vendredi précédent.

Trop de cacao pénalise les prix

Les cours du cacao se sont repliés cette semaine, coincés entre une offre abondante et une demande en demi-teinte.

Dans son dernier rapport mensuel publié mercredi et portant sur le mois d’avril, l’ICCO (Organisation internationale du cacao) a observé que les «niveaux de production de cacao en Côte d’Ivoire et au Ghana (les deux premiers producteurs mondiaux, ndlr) sont restés supérieurs à ceux de l’année cacaoyère précédente».

L’organisation pointe par ailleurs des stocks qui ont augmenté de 22% en Europe et de 13% aux États-Unis.

«Les récoltes sont terminées en Afrique de l’ouest et les ports sont remplis de cacao», a résumé Jack Scoville, analyste de Price Group.

Cependant, malgré «des signes d’amélioration de la demande en Asie et en Amérique du Nord, la reprise de la demande européenne est lente», continue-t-il.

A Londres, la tonne de cacao pour livraison en décembre valait 1.687 livres sterling vers 15H35 GMT (17H35 à Paris), contre 1.728 livres sterling vendredi dernier en fin de séance. A New York, la tonne pour livraison en juillet valait 2.445 dollars, contre 2.474 dollars vendredi dernier.

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