Métaux industriels: le nickel avance vers les 15'000 dollars

AWP

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L’aluminium, le plomb et le zinc sont restés stables sur la semaine, alors que le cuivre et l’étain ont reculé.

Les prix des métaux de base échangés sur le London Metal Exchange (LME) ont peu évolué sur la semaine, à l’exception du nickel, mis sous pression par un dollar fort et des tensions géopolitiques.

L’aluminium, le plomb et le zinc sont restés stables, alors que le cuivre et l’étain ont baissé et que le nickel a grimpé.

«A court terme, l’appétit pour le risque est en perte de vitesse du fait de l’incertitude concernant les discussions du mois prochain entre la Corée du Nord et les Etats-Unis, des négociations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine et alors que les craintes autour des tensions géopolitiques au Moyen-Orient s’accroissent», a résumé Dee Perera, analyste chez Marex Spectron.

Après des mois de rapprochement et de détente diplomatique, Pyongyang a opéré mercredi un spectaculaire retour à sa rhétorique traditionnelle, évoquant la possibilité de remettre en cause le face-à-face historique avec les Etats-Unis, ce à quoi Donald Trump a répondu «nous verrons».

La semaine a également été marquée par la mort de presque 60 Palestiniens abattus par l’armée israélienne lors d’une manifestation à Gaza.

Les métaux «restent freinés par un dollar plus fort», a également fait valoir Liz Grant, analyste pour Sucden.

De bons résultats économiques aux Etats-Unis et la perspective d’un futur resserrement monétaire ont porté mercredi le billet vert à des plus hauts depuis cinq mois.

Les matières premières étant libellées en dollars, un renchérissement de la devise rend les métaux industriels plus chers pour les acheteurs utilisant d’autres monnaies.

L’aluminium se calme 

«L’aluminium continue de se consolider autour des 2’300 dollars la tonne», ont observé les analystes d’UniCredit.

«Les inquiétudes liées à l’offre de Rusal se sont quelque peu dissipées pour l’instant, alors que les Etats-Unis ont adopté une position plus souple en matière de sanctions» en repoussant leur entrée en vigueur à fin octobre, ont-ils expliqué.

L’annonce de sanctions américaines envers le géant russe, premier producteur mondial d’aluminium, avait fait bondir les cours jusqu’à 2’718 dollars mi-avril, un niveau pas vu depuis sept ans, avant que ces derniers ne redescendent.

Pour UniCredit, actuellement, «il n’y a pas de signaux haussier ou baissier clairs» et les cours sont suspendus au développement des négociations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine.

Concernant le cuivre, sa baisse pourrait s’expliquer par «le déclin du dynamisme du secteur chinois de la construction, qui est de loin le plus gros consommateur de cuivre», ont expliqué les analystes de Commerzbank, qui relèvent que les prix de l’immobilier dans les plus grandes villes ont chuté en avril de plus de 1% sur un an.

Déficit de nickel 

Seul métal à avoir significativement grimpé sur la semaine, le nickel s’est apprécié d’environ 5,5% depuis vendredi dernier, du fait de plusieurs facteurs, selon Commerzbank.

«Avant même les craintes d’interruption des exportations du (russe) Norilsk Nickel comme conséquences de possibles sanctions américaines, les prix du nickel ont été portés par une demande favorable», ont-ils estimé.

«Malgré une nette hausse de la production de nickel primaire, le Groupe d’étude international du nickel (INSG) s’attend à un nouveau déficit important de l’offre d’environ 120’000 tonnes cette année», ont-ils poursuivi.

De plus, selon UniCredit, le nickel pourrait avoir bénéficié du discours optimiste sur «la révolution du véhicule électrique» lors d’une conférence du LME jeudi à Hong Kong.

Le nickel est en effet utilisé pour la conception de la plupart des modèles de batteries électrique, un secteur qui ne représente encore qu’une part mineure de la demande du métal.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s’échangeait à 6’827,50 dollars vendredi vers 10H30 GMT, contre 6’934 dollars le vendredi précédent à 13H20 GMT. L’aluminium valait 2’302 dollars la tonne, contre 2’292,50 dollars. Le plomb valait 2’354 dollars la tonne, contre 2’341,50 dollars. L’étain valait 20’610 dollars la tonne, contre 20’900 dollars. Le nickel valait 14’795 dollars la tonne, contre 14’055 dollars. Le zinc valait 3’090,50 dollars la tonne, contre 3’107,50 dollars.

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