Les huit principales banques britanniques pourraient être liquidées en cas de crise sans risque systémique pour le système financier, a estimé mardi la Banque d’Angleterre (BoE) dans sa deuxième évaluation de leurs plans de faillites, ou «testaments».
«Notre évaluation nous conforte dans l’idée que si une grande banque britannique devait faire faillite aujourd’hui, (...) elle resterait ouverte et continuerait à fournir des services bancaires vitaux, les actionnaires et les investisseurs - et non les fonds publics - étant les premiers à supporter les coûts de la faillite», estime la BoE dans un communiqué publié mardi.
L’institution monétaire tire cette conclusion de son évaluation des plans des banques dits de résolution, également appelés «testaments», qui décrivent leurs stratégies respectives pour une fermeture ordonnée en cas de faillite ou de difficultés financières importantes.
Standard Chartered est la seule des huit banques évaluées présentant des «lacunes» concernant ses capacités de planification de sa restructuration.
Outre Standard Chartered, sept autres banques ont été testées: Barclays, HSBC, Lloyds, Nationwide, NatWest, Santander et Virgin Money.
Si l’institution note en général de les grandes banques britanniques «ont continué à progresser», quelques «améliorations supplémentaires» nécessaires ont toutefois été relevées, mais pas de problèmes suffisamment graves pour entraver la liquidation d’une banque en cas de crise.
En 2022 déjà, lors de sa première évaluation des banques britanniques, la BoE avait estimé que les huit principales firmes n’étaient plus «too big to fail», ou trop grosses pour échouer, car leurs faillites ne présenteraient pas un risque systémique.
La troisième évaluation, initialement prévue en 2025-2026, a été repoussé d’un an pour laisser le temps aux banques d’améliorer encore leurs capacités de résolution.
Un exercice similaire sur les huit plus grosses banques des Etats-Unis avait mis en lumière des «insuffisances» dans les stratégies de quatre d’entre elles, avaient annoncé deux régulateurs bancaires en juin dernier.
La préparation aux faillites est devenue un enjeu brûlant après la crise mondiale de 2008. L’Etat britannique avait dû renflouer Royal Bank of Scotland (RBS) car une faillite de ce poids lourd de la finance aurait eu des répercussions pour les géants de la finance de la City comme pour les entreprises du reste du Royaume-Uni.
La chute de Credit Suisse, racheté par UBS en 2023 sous la pression des autorités suisses, avait ébranlé le secteur bancaire et remis la question de la faillite des banques considérées comme «too big to fail» sur le devant de la scène.