Le conseil de fondation du Forum économique mondial (WEF) de Davos annonce avoir ouvert une enquête contre Klaus Schwab, confirmant les informations du Wall Street Journal. Le fondateur du WEF doit répondre de possibles irrégularités financières et abus de pouvoir dans l’exercice de ses fonctions.
Un porte-parole du WEF a déclaré mercredi à l’agence de presse AWP que l’organisation prenaient les accusations contre Klaus Schwab très au sérieux, mais qu’elles n’avaient pas encore été prouvées. Le WEF ne fournira des informations supplémentaires qu’une fois l’enquête terminée, a-t-il précisé.
Dans une lettre anonyme envoyée la semaine dernière au conseil de fondation du WEF, un lanceur d’alerte a reproché à Klaus Schwab, âgé de 88 ans, d’avoir utilisé les fonds de l’organisation pour payer des massages privés en chambre dans des hôtels. L’information a été donnée par le Wall Street Journal mercredi. Toujours selon l’article, l’épouse de M. Schwab, Hilde, est également épinglée dans la missive pour avoir organisé des réunions «symboliques» financées par le WEF afin de justifier des voyages de luxe aux frais de l’organisation.
La lettre soulève par ailleurs des inquiétudes quant à la manière dont le fondateur du WEF aurait traité ses employées et à la manière dont il aurait laissé des cas de harcèlement sexuel et d’autres comportements discriminatoires se perpétuer sur le lieu de travail pendant des décennies. De plus, la famille Schwab aurait utilisé à des fins en partie privées la Villa Mundi, une luxueuse propriété surplombant le lac Léman à Genève et acquise par le WEF avant la pandémie de coronavirus.
Klaus Schwab a nié en bloc ces accusations qu’il juge infondées et a déclaré qu’il les contesterait en justice, selon des sources proches du dossier citées par le journal.
Le conseil de fondation a décidé d’ouvrir une enquête lors d’une réunion d’urgence le dimanche de Pâques. A la surprise générale, Klaus Schwab a annoncé lundi sa démission de la présidence du conseil de fondation du WEF. Le conseil de fondation a nommé Peter Brabeck-Letmathe, ancien directeur général de Nestlé, président par intérim en attendant la nomination d’un successeur.