Le nombre de logements vacants en progression

AWP

2 minutes de lecture

Credit Suisse s’attend à une hausse des logements vides de 8'000 unités à plus de 72’000. Le marché de la location est principalement concerné.

Le nombre de logements vacants devrait s’inscrire en progression cette année en Suisse, selon les premières données publiées par les villes et les cantons et compilées par Credit Suisse. L’établissement s’attend à une hausse des logements vides de 8'000 unités à plus de 72’000, contre une progression de 7’800 l’année dernière. Le marché de la location est principalement concerné, a souligné mercredi la banque.

La tendance à la hausse des logements inoccupés entamée depuis 2010 se poursuit, selon Credit Suisse. Dans six des sept cantons ayant déjà présenté leurs chiffres, la croissance des logements vides s’est même accélérée. Dans les régions concernées, celle-ci a atteint 17%, soit la hausse la plus forte enregistrée depuis 2000. Toutefois, la croissance moyenne à l’échelle de la Suisse et sur l’ensemble de l’année devrait être moins élevée que celle enregistrée dans ces sept cantons.

Le taux de vacance devrait s’inscrire à environ 1,6%, après 1,45% l’année dernière. Ce taux est le plus élevé enregistré depuis 20 ans, précisent les auteurs de l’étude. Cela est principalement lié à la surproduction de logements de location, expliquent les économistes, l’investissement immobilier restant attrayant dans un contexte de taux bas.

Les investisseurs recherchent du rendement, mais le manque de terrains constructibles dans les centres urbains les poussent à se tourner dans des régions en périphérie, voire rurales, y compris là où le potentiel de la demande est limité. Le taux de vacance des logements en location devrait dépasser 2,5%, contre 2,2% l’année dernière. Il a plus que doublé en l’espace de neuf ans.

Situation stable sur le marché de la propriété

Sur le marché de la propriété, la situation reste quant à elle plutôt stable, avec un taux de vacance attendu sous les 0,6%, remarquent les économistes de Credit Suisse. La demande a pâti des exigences bancaires en matière d’hypothèques et du niveau élevé des prix immobiliers, qui restreint le cercle d’acheteurs potentiels.

En parallèle, l’offre s’est fait plus rare. Le nombre de permis de construire (21’000) octroyé sur les douze derniers mois est inférieur de 30% à la valeur moyenne enregistrée depuis 2002. Sur le marché de la propriété, la suroffre n’existe pratiquement que pour les communes montagnardes, les résidences secondaires et sur le segment du luxe, relèvent les auteurs.

En outre, le fossé ville-campagne s’est creusé un peu plus. En dehors des centres urbains, le taux de vacance devrait avoisiner 1,8% cette année, contre 1,6% en 2017. Dans les grands centres urbains, la demande continue d’être supérieure à l’offre et les taux de vacance sont particulièrement bas avec 0,6% à Genève, 0,7% à Lausanne, 0,2% à Zurich et 0,5% à Berne.

Pour 2019, le taux de vacance est également attendu en hausse, mais la progression devrait être moins marquée, prévoient les économistes. La demande sera stimulée par le renforcement de la croissance économique tandis qu’au niveau de l’immigration, le plancher semble progressivement avoir été atteint. Le nombre de permis de construire est resté de son côté dernièrement stable à un haut niveau.

Un changement de tendance n’est pas à l’ordre du jour, écrit Credit Suisse, dans la mesure où les projets de construction sont encore nombreux. De plus, le récent renforcement du franc fait s’éloigner la probabilité d’une sortie prochaine des taux négatifs de la Banque nationale suisse (BNS), ce qui soutient l’appétit des investisseurs pour l’immobilier de rendement.

La marge de manoeuvre s’accroît ainsi pour les locataires au détriment des propriétaires. Hors des centres urbains, la pression à la baisse sur les loyers devrait continuer à se renforcer.

A lire aussi...