Le dollar évoluait en légère hausse mardi à la veille de la décision monétaire de la Réserve fédérale (Fed) et d’un indice d’inflation aux Etats-Unis pour mai, tandis que l’euro poursuivait son repli face à la montée de l’extrême droite en France et en Europe.

Vers 11H35, le billet vert montait face à la monnaie unique, qui cédait 0,15% à 1,0748 dollar pour un euro, et était stable face à la devise britannique, à 1,2730 dollar pour une livre.

Mercredi, les investisseurs scruteront l’indice des prix à la consommation (CPI) pour mai, ainsi que la conférence de presse du président de la Fed, Jerome Powell, à l’issue de la réunion du comité de politique monétaire, qui débute mardi.

«En mars, (la banque centrale américaine) avait annoncé trois baisses de taux cette année. D’ici demain, il pourrait n’en rester qu’une» au programme, avance Neil Wilson, de Finalto.

Ne s’attendant pas une baisse lors de cette prochaine décision, l’analyste pense en outre que la Fed pourrait également «retarder les réductions» de taux d’intérêt.

Les analystes estiment pour l’instant à 50% la probabilité d’une coupe en septembre. Or des taux élevés plus longtemps renforcent les rendements et donc l’attractivité du billet vert.

Dans la foulée des résultats des élections européennes marquées par une poussée des droites nationalistes et radicales dans plusieurs pays, la monnaie unique se repliait également de 0,15% face à la livre, à 84,43 pence pour un euro.

«L’euro s’est stabilisé à des niveaux plus faibles» après son recul marqué lundi, «en réponse à la reprise du risque politique en France», note Lee Hardman, de MUFG.

Face à l’arrivée très largement en tête du scrutin en France du Rassemblement national (RN) mené par Jordan Bardella, avec quelque 32% des voix, le président Emmanuel Macron a annoncé dimanche la dissolution de l’Assemblée nationale.

Depuis l’annonce du résultat des élections européennes et de la dissolution en France, la monnaie unique a cédé environ 0,50% face au dollar et 0,60% face à la livre.

La perspective d’une possible victoire du RN aux élections législatives des 30 juin et 7 juillet, et de l’arrivée du parti eurosceptique à Matignon, avait fait chuter la Bourse de Paris lundi.

Les marchés financiers craignent un accroissement de la dette publique française, un détournement du processus l’élargissement de l’Union européenne et le «risque d’adoption de politiques perturbatrices», impliquant des changements radicaux, précise l’analyste de MUFG.

Demeure également la possibilité d’une paralysie parlementaire dans l’hypothèse où un parti peinerait à dégager une majorité claire.

Enfin, la décision de politique monétaire de la Banque du Japon (BoJ) est également attendue vendredi.