Le déficit commercial américain franchit un plus haut historique en février

AWP

1 minute de lecture

Le déficit commercial des Etats-Unis a atteint en février un plus haut historique, à 71,1 milliards de dollars.

Le déficit commercial des Etats-Unis a atteint en février un plus haut historique, à 71,1 milliards de dollars, avec un recul plus marqué des exportations par rapport aux importations, sur fond de reprise plus rapide de l’économie américaine face aux économies concurrentes.

Le creusement du déficit de 4,8% par rapport au mois précédent a été entraîné par une baisse des exportations de 2,6% à 187,3 milliards de dollars, supérieure à celle des importations, qui se sont établies à 258,3 milliards de dollars (-0,7%).

«La croissance américaine plus rapide que dans le reste du monde a creusé le déficit commercial à des niveaux records», commente dans une note Oren Klachkin, économiste pour Oxford Economics, anticipant que celui-ci «devrait continuer à se creuser alors que la reprise américaine va s’intensifier au printemps et à l’été».

En février, la progression du déficit commercial a été supérieure aux anticipations des analystes qui tablaient sur 70,5 milliards de dollars.

«L’amélioration de la situation sanitaire, la réouverture de l’économie et les dépenses budgétaires vont dynamiser la demande domestique et exerceront une forte pression sur les importations» tandis que les exportations, tributaires de la reprise plus lente de l’économie dans le reste du monde, seront moins fortes, ajoute Oren Klachkin.

Les liaisons aériennes des Etats-Unis étant toujours interrompues avec un grand nombre de pays, les exportations dans le domaine des voyages sont toujours en berne.

Pour les seuls biens et par zone géographique, le déficit commercial s’est creusé avec la Chine d’environ 10% sur un mois. Il s’est en revanche nettement résorbé de 42% avec le Mexique et a reculé de 5% avec l’Union européenne.

Alors que la pandémie de Covid-19 continue de fortement perturber les économies à travers le monde, certaines, dont celle des Etats-Unis, s’en sortent beaucoup mieux que d’autres.

Relance massive

Le Fonds monétaire international (FMI) a revu très fortement en hausse mardi ses prévisions de croissance pour les Etats-Unis, à 6,4% pour 2021 (+1,3 point) et 3,5% pour 2022 (+1 point), estimant qu’il s’agit de «la seule grande économie» dont le PIB 2022 va dépasser la prévision qui avait été faite avant la pandémie.

Le pays doit son salut à l’adoption de plusieurs plans de relance massifs de l’économie, et pourrait encore profiter d’un ambitieux plan sur les infrastructures dont le président Joe Biden a dévoilé les contours ces derniers jours.

Les statistiques économiques américaines sont florissantes depuis plusieurs semaines. L’activité dans les services a atteint un plus haut historique en mars, et les créations d’emplois ont connu pour le même mois leur rythme le plus élevé depuis août 2020, avec 916.000 créations de postes.

Mais dans l’intervalle et à court terme, concernant le commerce extérieur, «les chaînes d’approvisionnement sous tension et les modèles de croissance divergents» se verront dans les statistiques, prévoit Rubeela Farooqi, chef économiste pour les Etats-Unis de HFE.

Dans le détail, le déficit commercial sur les biens s’est creusé à 88 milliards de dollars en février contre 85,2 milliards un mois avant, tandis que l’excédent sur les services est tombé à 16,9 milliards contre 17,4 milliards un mois auparavant.

A lire aussi...