Après une décennie de prospérité, les finances de la ville de Zurich s’apprêtent à basculer dans les chiffres rouges pour plusieurs années. La municipalité prévoit un déficit de 226,2 millions de francs dans son budget 2025. L’excédent de charges devrait encore s’alourdir par la suite.
Depuis 2015, les comptes de la plus grande ville de Suisse ont toujours bouclé dans les chiffres noirs, même lorsque les autorités s’attendaient à un déficit. En 2023, ils avaient finalement affiché un excédent de recettes de 230 millions de francs malgré un budget déficitaire.
«Je suis un optimiste, mais je ne m’attends pas à ce que nous puissions maintenir des comptes excédentaires ces prochaines années», a déclaré mardi le grand argentier de la ville, Daniel Leupi (Vert-e-s). Pour 2025, le budget prévoit un déficit de 226,2 millions de francs pour des charges de 10,630 milliards de francs. Le déficit devrait avoisiner les 300 millions de francs fin 2026 et les 400 millions fin 2028.
Ponctions cantonale et fédérale sur les recettes
Le programme d’investissements prévus dans les années à venir est très imposant, a invoqué Daniel Leupi. De plus, la Confédération et le canton de Zurich prévoient de se servir dans les recettes de l’impôt foncier. Enfin, le parlement cantonal a décidé, lundi en première instance, de baisser l’impôt sur le bénéfice des entreprises.
Pour ces raisons, la ville compte déjà avec 100 millions de francs de recettes en moins. «Nous nous battons contre la réduction de nos recettes», a souligné le chef du dicastère municipal des finances.
La ville n’entend pas faire pour autant des économies dans son personnel. Elle va créer près de 680 nouveaux postes, principalement dans les écoles en raison la hausse du nombre d’élèves et de l’introduction généralisée des horaires continus. Elle veut aussi augmenter certains salaires et adapter l’ensemble de sa masse salariale au renchérissement.
Pas de baisse d’impôts
Selon le budget, la ville devrait encore disposer de réserves financières de plus de 2 milliards de francs à la fin 2025. Ses recettes fiscales devraient se maintenir à un niveau élevé, voire même record en ce qui concerne l’impôt foncier.
Les partis du centre et de la droite exigent donc une baisse du coefficient d’impôts, ce que Daniel Leupi a exclu mardi devant les médias. La gauche privilégie l’allègement du porte-monnaie de la population à travers les projets municipaux de construction de logements à loyers abordables. Elle salue aussi les investissements de la ville en matière de protection du climat.