La reprise sera moindre l’an prochain en raison de la deuxième vague

AWP

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Le retour à une franche croissance reste suspendu à l’évolution épidémiologique, mais le degré d’incertitude reste très élevé selon le Seco.

Si l’économie suisse devrait afficher cette année un repli moins fort que redouté, l’actuelle deuxième vague de la pandémie de coronavirus entraînera un retard du rebond l’an prochain, estime mardi le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco). Le retour à une franche croissance reste suspendu à l’évolution épidémiologique, mais le degré d’incertitude reste très élevé.

Pour cette année, le groupe d’experts du Seco anticipe désormais un repli du produit intérieur brut (PIB) de la Suisse corrigé des évènements sportifs de 3,3%, soit le plus fort recul depuis 1975, indiquent les services du conseiller fédéral Guy Parmelin. En octobre dernier, ces derniers tablaient sur une baisse du PIB de 3,8%.

De l’avis des prévisionnistes fédéraux, le PIB affichera une rechute au 4e trimestre, conséquence de l’augmentation du nombre de cas de Covid-19 et des mesures de lutte contre la pandémie. Celles-ci vont fortement entraver la croissance de l’économie internationale, particulièrement en Europe, le Vieux Continent représentant le premier client de l’industrie helvétique.

Le Seco relève cependant que ces mesures se révèlent généralement moins draconiennes que celles mises en oeuvre au printemps dernier, leurs conséquences pour l’économie devraient donc être moins lourdes. Cette année, le taux de chômage moyen devrait se fixer à 3,2%, une prévision identique à celle présentée il y a trois mois.

Evoquant l’an prochain, le Seco prévoit une croissance du PIB de 3%, un taux nettement inférieur aux attentes d’octobre dernier, lesquelles se situaient à 3,8%. Cette reprise moindre s’explique par les mesures actuellement mises en oeuvre pour lutter contre la 2e vague de la pandémie de Covid-19.

Reprise en 2021

Courant 2021, la croissance devrait nettement s’accélérer et le PIB suisse pourrait retrouver son niveau d’avant la crise d’ici la fin de l’année, note le Seco. Quant au taux de chômage, il devrait dans un premier temps poursuivre sa hausse pour atteindre une moyenne annuelle de 3,3%.

Les prévisions du Seco reposent sur l’hypothèse d’une amélioration progressive de la situation épidémiologique à compter du printemps 2021, du fait notamment à la distribution à large échelle de vaccins contre le Covid-19. Dès lors, un effet de rattrapage au niveau des dépenses de consommation et des investissements devraient favoriser une expansion de la production qui pourrait temporairement dépasser la moyenne.

Les exportations de marchandises, en particulier, profiteraient sensiblement de la reprise de l’économie mondiale. La reprise économique devrait ensuite gagner en ampleur en Suisse.

En l’absence de mesures de lutte contre le coronavirus en 2022, les secteurs économiques particulièrement exposés comme le tourisme international devraient également sortir de la crise. Pour 2022, le groupe d’experts s’attend à une croissance supérieure à la moyenne de 3,1 % du PIB corrigé des effets des événements sportifs. L’emploi devrait nettement progresser et le taux de chômage baisser à 3,0 % en moyenne annuelle.

Les principaux risques conjoncturels demeurent liés à l’évolution de la pandémie de coronavirus et à la manière dont les acteurs économiques et politiques y réagissent. La deuxième vague de pandémie pourrait avoir moins de répercussions négatives sur l’économie que prévu, en particulier à l’étranger et les vaccins contre le Covid-19 pourraient être utilisés à large échelle plus vite que prévu, rendant de nouvelles mesures superflues.

La repris pourrait alors intervenir nettement plus rapidement, ajoute le Seco. A l’inverse, elle pourrait connaître un nouveau coup d’arrêt si de fortes vagues de pandémie devaient se reproduire durant l’horizon de prévision et s’accompagner de mesures strictes de confinement en Suisse et à l’étranger. La probabilité d’effets de second tour tels que suppressions d’emplois et faillites d’entreprises en grand nombre s’accroîtrait alors fortement.

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