La livre sterling subit encore lundi le contrecoup des commentaires du patron de la Banque d’Angleterre (BoE) évoquant la possibilité de réduire les taux de façon plus vigoureuse à l’avenir.
Vers 11h10, la livre se replie de 0,36% face au billet vert, à 1,3075 dollar, et reflue de 0,26% par rapport à la monnaie européenne, à 83,85 pence pour un euro. Si le ralentissement de l’inflation se confirme au Royaume-Uni, la Banque d’Angleterre pourrait décider d’une baisse des taux «un peu plus agressive», a souligné le 3 octobre au Guardian son gouverneur Andrew Bailey.
A la suite de cette interview, le marché a dans un premier temps «intégré une baisse de 0,25 point de pourcentage lors de chacune des deux réunions restantes cette année», en novembre et décembre, rappelle Michael Pfister, de Commerzbank, faisant s’écrouler la livre. Mais les opérateurs ont ensuite modéré leurs attentes, note l’analyste, après des nuances apportées vendredi par le chef économiste de la BoE, Huw Pill, insistant sur l’importance de ne pas «réduire les taux trop fortement ou trop rapidement».
Ces remarques ont redonné des couleurs à la devise britannique en fin de semaine. Mais après cette «accalmie temporaire», la livre repart de plus belle à la baisse lundi, remarque M. Pfister, car les commentaires de M. Bailey «montrent clairement que la Banque d’Angleterre ne peut pas se dissocier des discussions en cours au sein des autres banques centrales, où le rythme des baisses de taux devrait s’accélérer».
Une grande partie de la force de la livre cette année reposait jusqu’ici sur les attentes selon lesquelles la BoE serait plus prudente dans ses baisses que la Réserve fédérale (Fed) ou la Banque centrale européenne (BCE). Le présupposé était ainsi que l’écart de taux d’intérêt avec les autres devises évoluerait en faveur de la livre.
Les chiffres de l’inflation en septembre au Royaume-Uni, attendus la semaine prochaine, devraient apporter davantage d’indices sur le chemin que l’institution monétaire britannique est susceptible d’emprunter.
A l’inverse, le dollar s’est renforcé la semaine dernière et se maintient lundi, «alors que les attentes d’une nouvelle baisse des taux de 0,50 point de pourcentage par la Réserve fédérale ont diminué après des données sur l’emploi étonnamment fortes pour septembre», résume Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades.