La Fed inquiète de possibles représailles commerciale

AWP

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Les minutes de la réunion du 21 mars affirment que la perspective de représailles commerciales de la part d’autres pays est perçue comme un risque à la baisse pour l’économie US.

Jerome Powell, président de la Fed. © Keystone

La Fed s’est inquiétée lors de la dernière réunion de son Comité monétaire des risques qu’une guerre commerciale pourrait représenter pour l’économie américaine, selon un compte-rendu publié mercredi.

«Une forte majorité de participants (...) considère la perspective de représailles commerciales de la part d’autres pays comme un risque à la baisse pour l’économie des Etats-Unis», affirment les minutes de la réunion monétaire du 21 mars.

Les tarifs douaniers sur l’acier importé mis en place par l’administration Trump ne devraient «pas avoir d’impact significatif sur les perspectives économiques», dit la Fed. En revanche, la possibilité de représailles est une ombre au tableau, pour l’heure optimiste, de la première économie mondiale.

Globalement, les responsables de la Fed se sont montrés confiants sur la remontée de l’inflation vers la cible de 2%.

Le stimulus budgétaire promu par Donald Trump devrait «doper significativement» l’économie. Mais les membres de la banque centrale soulignent aussi «l’incertitude» quant à l’effet de ces mesures (réductions d’impôts, augmentation de dépenses) car il y a eu peu «d’exemples dans l’histoire» de stimulus budgétaire quand l’économie tourne déjà à plein régime.

Cette incertitude associée à la perspective «de déficits budgétaires plus forts» représente aussi une source de risque économique aux yeux des participants.

Certains d’entre eux, minoritaires, estiment qu’il y a des risques pour la stabilité financière si l’économie fonctionne au-delà de son potentiel, notant la volatilité boursière qui s’est installée depuis février ainsi que le prix encore haut des actions.

Globalement, toutefois, la Fed a dressé un tableau positif de l’activité, rapportant «le considérable optimisme» des milieux d’affaires dans les régions.

L’ensemble du Comité monétaire s’attend à une progression de l’inflation dans les mois qui viennent. Tous les participants prévoient donc «un certain raffermissement de la politique monétaire à moyen terme».

Les taux d’intérêt au jour le jour ont été relevés le 21 mars pour s’établir entre 1,50% et 1,75%, lors de la première réunion monétaire présidée par Jerome Powell.

Le Comité, même s’il apparaît partagé sur le nombre de hausses prévues cette année, a maintenu ces prochains relèvements à deux supplémentaires cette année. Pour autant, «un certain nombre de participants» estiment que le resserrement «sera sans doute plus rapide que prévu au cours des toutes prochaines années».

Au point que certains ont commencé à soulever la question de l’opportunité de devoir bientôt changer le langage de la communication de la Fed qui, depuis la crise de 2008, promeut «une politique monétaire accommodante».

«Il va probablement être nécessaire de revoir le langage du communiqué pour reconnaître que (...) la politique monétaire va sans doute graduellement passer d’une posture accommodante à celle de neutre ou restrictive pour l’activité économique», rapporte le compte-rendu.

Pour Ian Shepherdson, de Pantheon Macroeconomics, même si «un changement de vitesse» dans le resserrement de la politique monétaire n’est «pas imminent», la Fed devrait relever les taux encore trois fois cette année. Mais ce tour de vis supplémentaire par rapport aux prévisions actuelles ne devrait apparaître dans le discours de la banque centrale qu’à partir de septembre, assure cet économiste.

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