«La Fed doit augmenter ses taux ni trop vite, ni trop lentement»

AWP

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Le président de la Fed Jerome Powell s’exprimait devant le club économique de Chicago.

La Fed doit remonter ses taux ni trop rapidement, ce qui empêcherait l’inflation de progresser, ni trop lentement, ce qui la ferait monter trop vite, a estimé vendredi le président de la Banque centrale américaine, Jerome Powell.

«Remonter les taux trop lentement contraindrait à un resserrement de la politique monétaire trop brutal plus tard ce qui pourrait mettre en danger la croissance économique. Mais relever les taux trop vite augmenterait le risque que l’inflation reste encore pour longtemps sous notre objectif de 2%», a souligné M. Powell lors d’une intervention devant le club économique de Chicago.

«Notre politique de hausses de taux graduelles est destinée à maintenir l’équilibre entre ces deux risques», a-t-il souligné.

La Fed a remonté en mars ses taux d’intérêt directeurs de 25 points de base à 1,75% et les marchés financiers anticipent généralement deux autres hausses cette année. Mais ils gardent les yeux fixés sur la hausse des salaires qui, dans un contexte de taux de chômage très bas, pourrait aviver les tensions inflationnistes.

M. Powell a souligné que les indicateurs actuels semblaient indiquer que «le marché du travail se rapproche du taux d’emploi maximum» même s’ils montrent aussi qu’il reste encore «un peu de marge».

«Mon opinion est que les chiffres continuent de montrer un lien entre la situation générale du marché du travail et l’évolution de l’inflation dans le temps. Si ce lien s’est distendu ces deux dernières dizaines d’années, il persiste toujours et j’estime qu’il continue d’être significatif pour la politique monétaire», a déclaré M. Powell qui a pris la tête de la Fed en février.

Les chiffres de l’emploi aux Etats-Unis en mars publiés vendredi, avant le discours de M. Powell, ont montré un ralentissement des créations d’emplois avec un taux de chômage stable à 4,1%.

Le salaire horaire a montré des signes d’augmentation avec une progression de 0,3% ce qui porte à 2,7% la hausse sur un an. C’est un net rebond par rapport au mois de février où elle n’était que de 0,11% par rapport à janvier.

Interrogé sur les conséquences de la guerre commerciale qui semble s’engager entre les Etats-Unis et la Chine, M. Powell a estimé qu’il était encore trop tôt pour en juger des conséquences.

«Le gens ne voient encore vraiment aucune conséquence à court-terme car nous ne savons pas dans quelle mesure les tarifs seront appliqués. Il est vraiment trop tôt pour le dire».

Au moment où il s’exprimait, Wall Street piquait du nez, perdant près de 2,5% en raison des échanges acrimonieux entre Washington et Pékin en matière commerciale.