La BoE pourrait avancer son relèvement de taux à cause de l’inflation

AWP

1 minute de lecture

Le gouverneur Bailey craint d’énormes dégâts si la hausse des prix s’installe de manière permanente.

Le gouverneur de la Banque d’Angleterre (BoE) a manifesté son inquiétude face à une inflation persistante tandis qu’un autre membre de l’institution a affirmé qu’une hausse des taux était à attendre dans les prochains mois.

«Nous avons un travail difficile et délicat à accomplir, car nous devons d’une certaine manière empêcher que (l’inflation) s’installe de manière permanente, ce qui causerait énormément de dégâts», a affirmé samedi le gouverneur Andrew Bailey au quotidien régional Yorkshire Post.

Au Royaume-Uni, les pénuries provoquées par la pandémie de COVID-19 sont exacerbées par un manque de main d’oeuvre après le Brexit. L’inflation britannique a atteint 3,2% sur un an en août, et la BoE s’attend à ce qu’elle dépasse 4% avant la fin de l’année.

Lors de sa réunion fin septembre, l’institut affirmait encore que cette hausse était temporaire, mais son nouveau chef économiste Huw Pill a au contraire estimé début octobre qu’elle pourrait perdurer au moins jusqu’au deuxième trimestre 2022.

Un autre membre du comité monétaire, Michael Saunders, a affirmé au Telegraph samedi que les particuliers devaient se préparer à une hausse des taux «bien plus tôt» que signalé auparavant.

Alors que le marché obligataire s’attend à une remontée des taux dès février 2022, ou même avant, M. Saunders a estimé que ces prévisions étaient «correctes».

M. Saunders s’était déjà inquiété de la hausse de l’inflation par le passé, même si ni lui ni aucun membre du comité monétaire n’a voté en septembre pour une hausse des taux.

Ce ton de la BoE de plus en plus «faucon», comme les économistes surnomment les partisans d’une politique monétaire stricte, rend la livre britannique plus attractive: elle a touché lundi un plus haut depuis deux mois face à l’euro, à 84,72 pence pour un euro.

Cependant, durcir la politique monétaire alors même que la reprise économique stagne au Royaume-Uni pourrait avoir un effet néfaste.

«Si le marché estime que la BoE a agi trop tôt, la tendance à la hausse de la livre pourrait rapidement s’inverser», prévient Ulrich Leuchtmann, analyste chez Commerzbank.

A lire aussi...