Après cinq hausses de taux décidées à partir de juin 2022, la BNS avait opté fin septembre pour un premier statu quo monétaire, estimant alors être parvenue à contrer «la pression inflationniste persistante» en Suisse.
La Banque nationale suisse (BNS) a maintenu jeudi son taux directeur à 1,75%, marquant une pause pour la deuxième fois consécutive. Face aux incertitudes, l’institut d’émission «adaptera si nécessaire» sa politique monétaire et reste disposée à intervenir «au besoin» sur le marché des changes.
Après cinq hausses de taux décidées à partir de juin 2022, la BNS avait opté fin septembre pour un premier statu quo monétaire, estimant alors être parvenue à contrer «la pression inflationniste persistante» en Suisse.
Depuis l’été, les prix à la consommation ont en effet marqué un net repli, passant de 1,7% en juin sur un an à 1,4% au dernier pointage en novembre. L’inflation s’inscrit ainsi dans l’objectif de 0% à 2% recherché par l’institut d’émission helvétique et qu’il assimile à la stabilité des prix.
Malgré ce relâchement sur le front des prix, «il y a lieu de s’attendre à ce que l’inflation s’accentue à nouveau quelque peu dans les prochains mois en raison de la hausse des prix de l’électricité ainsi que des loyers et du relèvement de la taxe sur la valeur ajoutée», a averti la banque centrale helvétique.
«C’est pourquoi, la Banque nationale continuera d’observer attentivement la situation et adaptera si nécessaire sa politique monétaire afin que l’inflation à moyen terme reste dans la plage de stabilité des prix», a-t-elle ajouté.
Cette annonce intervient, alors que la Réserve fédérale américaine (Fed) a décidé mercredi de maintenir le statu quo monétaire à l’issue de sa dernière réunion de l’année.
Outre la Fed la veille et la BNS ce jeudi matin, la Banque centrale européenne (BCE) et la Banque d’Angleterre (BoE) doivent annoncer plus tard dans la journée leurs décisions de politique monétaires.
Revenant sur la croissance mondiale, le président Thomas Jordan a rappelé que «la croissance de l’économie des Etats-Unis a été solide (et) celle des pays européens est demeurée faible».
«Dans la plupart des pays, l’inflation a nettement reculé ces derniers mois», mais «l’inflation demeurant supérieure aux objectifs fixés, les politiques monétaires devraient, dans un premier temps, rester restrictives dans de nombreux pays», a poursuivi le patron de la BNS, selon le texte de son discours. Selon ce dernier, «la pression inflationniste devrait encore s’atténuer».