La Banque de France a indiqué mardi prévoir une croissance comprise entre 0,4% et 0,5% au troisième trimestre grâce aux Jeux olympiques, légèrement plus qu’anticipé jusqu’ici, avant «un contrecoup» en fin d’année sur fond d’incertitude politique en France.
Le produit intérieur brut (PIB) connaîtrait une progression de 0,2% hors JO entre juillet et septembre par rapport aux trois mois précédents, à laquelle s’ajouterait l’impact ponctuel d’environ 0,25% généré par le plus grand événement sportif au monde, selon l’enquête mensuelle de conjoncture de la banque centrale française.
Cela équivaut à une croissance «de l’ordre de 0,4% à 0,5%» au troisième trimestre, après une hausse de 0,2% au printemps, «mais il y aura bien sûr un contrecoup le trimestre suivant puisqu’on n’aura plus cet effet JO», a déclaré Olivier Garnier, son directeur général chargé des statistiques, des études et de l’international, lors d’un point presse.
La Banque de France tablait jusqu’ici sur une hausse du PIB «aux alentours de 0,4%».
L’activité économique est également exposée à l’instabilité internationale ainsi qu’aux incertitudes politiques en France, où le gouvernement présentera jeudi un projet de budget prévoyant de trouver 60 milliards d’euros d’économies de dépenses et de recettes supplémentaires pour 2025.
L’indicateur d’incertitude de l’institution, basé sur une analyse textuelle des commentaires des entrepreneurs, est ainsi remonté «notablement» pour tous les secteurs, après un repli sur les deux derniers mois, selon l’enquête menée du 26 septembre au 3 octobre auprès de 8.500 chefs d’entreprises.
En septembre, l’activité a progressé dans l’industrie, tirée par l’aéronautique, l’habillement-textile-chaussures, l’agro-alimentaire ou les produits informatiques, tandis que le secteur automobile et les produits en caoutchouc ont souffert.
Dans le bâtiment, l’activité a légèrement rebondi malgré un temps pluvieux, après un mois d’août marqué par plus de congés que d’habitude. Elle a en revanche ralenti dans les services marchands, notamment les activités de loisirs et de service à la personne, qui avaient bénéficié des JO.
En octobre, les entreprises ont dit prévoir une poursuite de la progression de l’activité dans l’industrie, une stabilité dans le bâtiment et un rythme toujours ralenti dans les services.
Dans l’industrie, «les carnets de commandes sont toujours dégarnis et même sur une tendance légèrement baissière», notamment dans l’automobile, tandis que l’aéronautique tire son épingle du jeu. Dans le bâtiment, ils restent dégradés.
Concernant les prix de vente, la situation s’est normalisée dans tous les secteurs, selon la Banque de France.