L’OMC reporte la réunion qui devait désigner son futur directeur

AWP

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Cinq hommes et trois femmes, dont la nigériane Ngozi Okonjo-Iweala, étaient en lice pour reprendre la tête de l’institution en crise et attaquée par Washington en plein marasme économique mondial.

L’OMC va reporter sa réunion de lundi au cours de laquelle ses membres devaient tenter de s’entendre sur le nom d’un nouveau directeur général, mais avec peu d’espoir d’aboutir en raison du blocage des Etats-Unis.

«Il a été porté à mon attention que pour des raisons incluant la situation sanitaire et les événements actuels, les délégations ne seront pas en mesure de prendre une décision formelle le 9 novembre», a indiqué le président du comité de sélection mis en place à l’Organisation mondiale du commerce, selon un document obtenu par l’AFP.

«Je reporte donc cette réunion jusqu’à nouvel ordre, période pendant laquelle je continuerai à mener des consultations avec les délégations», a-t-il annoncé.

Huit candidats - cinq hommes et trois femmes - étaient en lice pour reprendre la tête de l’OMC, une institution en crise et attaquée par Washington en plein marasme économique mondial.

A l’issue d’un processus de sélection qui a duré six mois, le comité chargé de la succession du Brésilien Roberto Azevedo, parti un an avant la fin de son mandat pour raisons familiales, a annoncé le 28 octobre que la candidate la mieux placée pour faire l’objet d’un consensus était la nigériane Ngozi Okonjo-Iweala, qui se fait appeler Dr Ngozi.

Mais les Etats-Unis - qui étaient alors dans la dernière ligne droite de la présidentielle - lui ont barré la route, soutenant sa rivale, la sud-coréenne Yoo Myung-hee, première femme à avoir été ministre du Commerce dans son pays.

Le veto américain a plongé l’OMC, où les décisions sont prises par consensus, dans une plus grande incertitude, l’institution étant privée de chef depuis le départ fin août de M. Azevedo.

Ces derniers jours, certains fins connaisseurs de l’OMC avaient souligné que les pays avaient peu d’espoir de s’entendre sur le nom d’un nouveau directeur général tant que la Maison Blanche restait occupée par Donald Trump, critique virulent de l’organisation, et plusieurs diplomates avaient demandé le report de la réunion.

«Ils ont bien raison, c’est une bonne chose» a indiqué à l’AFP un diplomate européen en poste à Genève, après l’annonce du report.

Un vote est en théorie possible mais une telle procédure n’a jamais été utilisée.

En 1999, en raison d’un désaccord, les pays avaient préféré diviser le mandat en deux exercices pour les deux candidats, plutôt que de recourir au vote.

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