Le bitcoin a battu un nouveau record jeudi, dopé par la perspective d’une régulation sur les cryptomonnaies aux Etats-Unis et un retour de l’appétit pour le risque. L’euro pâtit d’une activité décevante dans la zone euro.
La plus capitalisée des cryptomonnaies a atteint un nouveau prix historique jeudi, à 111’878,26 dollars, après avoir dépassé la veille son sommet atteint le 20 janvier, jour de l’investiture de Donald Trump. Vers midi, le bitcoin grimpait de 2,25% à 110’721,06 dollars.
Parmi les principaux moteurs de cette récente envolée, figure l’avancée du «GENIUS Act» (acronyme pour «guider et mettre en place une innovation nationale pour les ‘stablecoins’ américains»), qui vise un cadre réglementaire pour les «stablecoins», ces devises numériques adossés à des monnaies traditionnelles comme le dollar, présentées comme plus stables.
Le texte a été «adopté cette semaine par le Sénat américain avec un large soutien bipartisan», soulignent les analystes de CoinShares, et «ces avancées réglementaires ont ravivé la confiance des investisseurs, qui voient dans ce texte une réponse concrète à l’incertitude juridique qui pèse depuis longtemps sur le secteur des actifs numériques». Les cryptomonnaies bénéficient aussi d’un contexte général d’apaisement de la guerre commerciale grâce à des accords passés par Washington, avec Londres puis avec Pékin.
De quoi raviver l’intérêt pour les actifs considérés comme plus risqués et volatiles sur les marchés, qui avaient été échaudés par l’incertitude générée par l’offensive douanière de Donald Trump. «Cette envolée du bitcoin a également été alimentée par des inquiétudes macroéconomiques plus larges, notamment la récente dégradation de la note souveraine des Etats-Unis par Moody’s, renforçant ainsi la perception du Bitcoin comme une couverture contre l’instabilité des monnaies fiduciaires», estiment les experts de CoinShares.
Enfin, l’euro perdait 0,35% face au billet vert, à 1,1291 dollar, et 0,18% face à la livre britannique, à 84,28 pence pour un euro. L’activité économique du secteur privé dans la zone euro s’est contractée en mai pour la première fois depuis cinq mois, plombée par la faiblesse du secteur des services, selon l’indice PMI Flash publié jeudi par S&P Global.
Ce baromètre calculé sur la base de sondages d’entreprises s’élève à 49,5, contre 50,4 en avril, là où les analystes interrogés par Bloomberg tablaient sur 50,6. Un chiffre situé sous la barre des 50 signale une baisse de l’activité. Ces données «soutiennent la probabilité de nouvel assouplissement monétaire de la part de la Banque centrale européenne», «lors des réunions de juin et de juillet», en conclut Ankita Amajuri, analyste chez Capital Economics.