L’e-commerce accuse le coup après le boom de la pandémie

AWP

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Réunis au salon Score à Zurich, l’image est quasiment unanime parmi les détaillants en ligne: les premiers mois de l’année se sont soldés par un net affaiblissement de la croissance, voire parfois un repli.

Le commerce en ligne a repris le chemin de la normalité après les années fastes de la pandémie. Réunis au salon Score à Zurich, l’image est quasiment unanime parmi les détaillants en ligne: les premiers mois de l’année se sont soldés par un net affaiblissement de la croissance, voire parfois un repli.

«Nos magasins stationnaires fonctionnent bien, mais la boutique en ligne a des difficultés après le pic enregistré pendant la pandémie», concède Thomas Meier, directeur général de Lehner Versand, spécialiste de la literie et du linge de maison. «Alors que les prix du papier ont doublé, les coûts des envois ont augmenté», explique-t-il.

Même son de cloche du côté de Veepee, le spécialiste français du déstockage: «Nous aurions aimé bien-sûr poursuivre notre croissance au même rythme que pendant la pandémie, mais un ralentissement s’est fait sentir», renchérit Patricia Lemattre Stoeckel, CEO de Veepee Suisse.

«Nous évoluons dans un environnement exigeant, mais nous parvenons tout de même à croître, nous sommes dans une phase de consolidation», explique Marc Isler, dirigeant du site d’e-commerce Brack.ch. Le responsable voit toutefois un potentiel de développement en Suisse romande, où l’entreprise investit pour remédier à sa sous-représentation.

Contrairement à Digitec Galaxus, Brack.ch ne compte pas devenir une place de marché, où d’autres commerçants pourraient vendre en direct leur produits. «Avoir notre propre logistique et nos propres stocks nous permet de fournir le service attendu à nos clients», explique M. Isler.

«Il y a de grandes incertitudes chez les détaillants, après un automne difficile, une timide reprise se fait néanmoins sentir», remarque Marcel Brindöpke, co-fondateur de Heyconnect. Le prestataire allemand propose ses services aux détaillants désireux de vendre sur les places de marché, qui deviennent de plus en plus incontournables, mais aussi de plus en plus chères, la hausse des coûts s’affichant entre 5 et 15% selon lui.

«Il faut bien comprendre que le commerce stationnaire a un fonctionnement totalement différent de ce qui prévaut sur les places de marché. Quand un magasin de vêtements peut changer de collection toutes les six semaines, il est impossible de faire la même chose en ligne, où les articles doivent être disponibles plus longtemps pour générer du trafic, avoir des commentaires...», explique M. Brindöpke.

Irréductibles commerçants

Avoir son propre canal de vente en ligne devient de plus en plus fréquent. Sandra Freund, qui a amené en Suisse la chaîne danoise de décoration d’intérieur Sostrene Grene, a ouvert les achats par internet pendant la pandémie, un canal «complémentaire».

Mais certains commerces font toujours de la résistance. «Nous avons choisi de vendre uniquement dans nos points de vente physiques, car c’est la seule manière d’offrir le niveau de service et de conseil que demande notre clientèle», affirme Nadja Goldener, co-propriétaire du groupe Goldener.

Opérant différents magasins d’habillement, l’entreprise familiale emploie 150 collaborateurs. Sur leur site, au lieu d’un panier à remplir, l’internaute peut cliquer sur une demande de rendez-vous. La session d’emplettes sera accompagnée d’une bière de l’Appenzell.

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