L’économie suisse a accusé un recul au premier trimestre

Communiqué, KOF

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Les économistes du Seco expliquent que le durcissement des mesures prises par les autorités pour endiguer la crise pandémique ont eu raison de l’embellie de la croissance fin 2020.

L’économie helvétique a enregistré un recul du PIB au premier trimestre par comparaison avec celui de 2020, alors que les feux clignotaient encore au vert en fin d’année dernière, indique mardi le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco). Commentant ces chiffres, des experts voient cependant le bout du tunnel et estiment que dans certains secteurs la Suisse est bien partie pour profiter d’un effet de rattrapage en fin d’année.

Le produit intérieur brut (PIB) a baissé de 0,5% pendant la période sous revue. Il se situait encore dans une zone légèrement positive en décembre 2020 (+0,1%). Le consensus des analystes interrogés par AWP a vu juste, ayant tablé sur une baisse comprise entre 0,4% et 0,7%.

Les économistes du Seco expliquent que le durcissement des mesures prises par les autorités pour endiguer la crise pandémique ont eu raison de l’embellie de la croissance fin 2020, ce qui a généré une chute abrupte de la consommation des ménages.

Par contre, la reprise bien ancrée de l’industrie a permis de limiter une contraction du PIB qui aurait été encore plus forte. Et surtout, la croissance ne s’est pas effondrée comme cela a été le cas il y a douze mois.

La baisse a néanmoins été particulièrement sévère dans l’hôtellerie et la restauration (-30,4%). Mais elle s’est aussi manifestée dans le domaine de la culture et des loisirs (-5,1%), la santé et les activités sociales (-3%) et dans une moindre mesure dans les transports et la communication (-0,9%).

Il en résulte que les dépenses des ménages ont diminué de 3,3% au cours des trois premiers mois de 2021. Au final, le commerce de détail ne doit son relatif équilibre (-1,4%) qu’à la demande soutenue en produits alimentaires et en appareils électroniques. Mais le commerce dans son ensemble, frappé par la dégringolade du commerce de gros, a dévissé de 4,8%.

Rares ont été les secteurs qui ont pu se distinguer au niveau des services: seuls les services financiers, avec l’aide des opérations à l’étranger, ont progressé (+2,6%) ainsi que l’administration publique (+0,7%).

Quant aux investissements dans la construction, ils n’ont pratiquement pas bougé (+0,1%), alors dans le bâtiment et le génie civil ont perdu 0,5%. Même évolution négative pour les investissements en biens d’équipement qui ont lâché 0,4%.

Excellente tenue de l’industrie

Ambiance complètement différente dans l’industrie où l’évolution des chiffres est qualifiée «d’extrêmement positive» par le Seco, avec une valeur ajoutée et des exportations qui ont dépassé le niveau précédant la crise.

Ainsi, «contrairement au printemps 2020, les chaînes d’approvisionnement internationales n’ont guère été interrompues au semestre d’hiver», expliquent les experts de Berne. L’accélération de la demande de partenaires majeurs comme les Etats-Unis et la Chine ont été le moteur de ce renouveau, avec un bond de 4,9% dans l’industrie manufacturière par rapport au 4ème trimestre 2020.

Même cheminement positif pour les exportations de marchandises qui ont crû de 1,5%, bien que le commerce de transit ait accusé une baisse importante.

Commentant les chiffres publiés par le Seco, Thomas Gitzel, l’économiste en chef de VP Bank Group, estime que ces prochains mois le secteur des services va bénéficier d’un effet de rattrapage et que la marche des affaires dans le tourisme sera bonne cet été, réduisant presque à néant le coronavirus.

Il ajoute que les clignotants sont désormais au vert dans la conjoncture. Seul bémol, la pénurie de matériaux qui affecte encore le potentiel de développement dans le domaine de la construction. Là aussi cependant, si la situation se normalise, un effet de rattrapage pourrait se concrétiser au cours du quatrième trimestre.

L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) prévoit une croissance du PIB de 3,2% en 2021 et de 2,9% en 2022. L’institution remarque l’amélioration des perspectives sur le marché du travail et le rebond de la consommation en territoire helvétique.

Comme VP Bank, l’OCDE souligne que l’odeur de la reprise est bien là, avec l’assouplissement des mesures mises en place pour freiner la pandémie en Suisse qui a permis à son économie de souffler.

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