Guerre commerciale: réunions «productives» à Pékin, selon les USA

AWP

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Après deux journées de discussions dans la capitale chinoise, M. Mnuchin devait être reçu par le président chinois Xi Jinping avant de regagner Washington.

Chinois et Américains se sont séparés sur une note optimiste vendredi à Pékin, après deux jours de négociations visant à résoudre leur guerre commerciale, même si aucune avancée concrète n’a été annoncée.

«Réunions productives avec le vice-Premier ministre chinois Liu He», a tweeté le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, tout en publiant une «photo de famille» prise à la fin des entretiens devant une rangée de drapeaux des deux pays.

Rien n’a filtré quant à la teneur des entretiens.

Comme ils l’avaient fait la veille au début des discussions, les négociateurs des deux pays se sont serré la main devant les photographes, avant que la délégation américaine ne reparte de la résidence diplomatique de Diaoyutai, un parc arboré de la capitale chinoise.

Avant de regagner Washington, M. Mnuchin et le représentant pour le Commerce, Robert Lighthizer, devaient être reçus par le président Xi Jinping dans le cadre solennel du Palais du peuple, qui donne sur la place Tiananmen.

D’après le conseiller économique de Donald Trump, Larry Kudlow, l’annonce de la rencontre avec le président chinois est «un très bon signe» pour les négociations.

Elles se déroulent dans «une bonne atmosphère», a déclaré jeudi M. Kudlow. Les négociateurs «couvrent tous les sujets, ils travaillent d’arrache-pied», a-t-il assuré.

Leur principal interlocuteur chinois, Liu He, avait de son côté été reçu par le président américain le mois dernier, lors de la précédente session de négociations à Washington.

Les Etats-Unis ont donné jusqu’au 1er mars à Pékin pour trouver un terrain d’entente sur les différends commerciaux entre les deux pays, avant de faire passer de 10 à 25% les droits de douane sur des produits chinois représentant 200 milliards de dollars d’importations annuelles.

60 jours de plus?

D’après l’agence de presse financière Bloomberg, l’administration Trump pourrait toutefois repousser l’échéance de 60 jours.

Donald Trump a lui-même affirmé cette semaine qu’il pourrait accorder à la Chine un délai supplémentaire «si nous sommes proches d’un accord, un vrai accord».

Washington, qui se plaint de l’énorme excédent commercial que la Chine dégage de ses échanges bilatéraux, exige aussi que Pékin mette fin à ses pratiques jugées déloyales: le transfert forcé de technologies, le «vol» de propriété intellectuelle, le piratage informatique, ainsi que les subventions massives accordées aux entreprises publiques pour en faire des champions nationaux.

Les marchés financiers ont semblé faire preuve d’un optimisme mesuré ces derniers jours, à l’instar de la presse officielle chinoise qui veut croire que les deux puissances cherchent véritablement à parvenir à un accord.

Mais rien de concret n’a été révélé et la presse américaine affirme que peu de progrès ont été enregistrés sur les questions structurelles.

D’après le Wall Street Journal, la Chine a offert d’augmenter ses importations de produits américains en procédant par exemple à des achats massifs de puces électroniques, «mais les négociateurs restent bloquée sur plusieurs questions».

L’administration Trump compte sur le ralentissement de l’économie chinoise pour convaincre Pékin qu’il doit céder à la pression américaine afin d’obtenir la levée des droits de douane de l’Oncle Sam.

Les chiffres publiés vendredi par le gouvernement chinois apportent du moulin à cette stratégie: les prix à la production sont tombés en janvier au plus bas depuis deux ans, au niveau quasi-nul de +0,1% sur un an, indiquant un net essoufflement de l’activité dans la deuxième économie du monde.

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