Le géant verniolan des arômes et parfums Givaudan a généré des ventes en nette hausse au premier trimestre 2025, l’ensemble des segments d’activité et régions ayant contribué à la croissance. La multinationale, qui devrait même battre ses objectifs à moyen terme, va procéder à des hausses de prix pour compenser notamment les droits de douane.
De janvier à mars, le chiffre d’affaires a grimpé à 1,98 milliard de francs, ce qui représente une croissance organique de 7,4% sur un an, annonce jeudi le groupe dans un communiqué. Exprimée en francs, la croissance est de 8,5%.
«La dynamique commerciale a été forte, avec une croissance dans toutes les divisions et sur tous les marchés», peut-on lire.
Ces chiffres dépassent les attentes des analystes consultés par AWP. Le consensus tablait sur des recettes de 1,93 milliard et une croissance organique de 5,9%.
Dans le détail des divisions, les recettes des parfums ont dépassé le milliard de francs, soit un bond de 9,8%, portées principalement par les marchés à forte croissance et la parfumerie fine. Les arômes ont, eux, progressé de 5% à 968 millions, dû à une solide performance dans le segment des en-cas, de la confiserie et des boissons, ainsi que des produits laitiers.
Par région, la croissance a été de 7,1% en Europe, tandis que les ventes dans le sud de l’Asie, l’Afrique et le Moyen-Orient ont progressé de 10,4%. L’Amérique du Nord est restée stable (+0,5%). L’Amérique latine a grimpé de 5,1% et l’Asie Pacifique de 6,1%.
Dilution des marges due aux droits de douane
Confronté à des hausses de coûts, liés notamment aux droits de douane, la multinationale va augmenter ses prix, afin de les compenser. Dans une large mesure, le groupe produit sur un marché pour distribuer ensuite sur ce même marché, précise à AWP une porte-parole. «Mais face à l’impossibilité de tout approvisionner localement, nous serons inévitablement touchés par l’importation de certains composants aux Etats-Unis.»
Ces hausses de prix entraînent une «dilution mécanique» de la marge brute d’exploitation (Ebitda), sans toutefois compromettre l’objectif d’atteindre une marge «dans le haut de la fourchette de nos prévisions», entre 22 et 24%, pour cette année, assure-t-elle.
La direction anticipe par ailleurs toujours une croissance organique des ventes «très probablement» supérieure à la fourchette de 4 à 5% en moyenne qu’elle s’était fixée à moyen terme, soit dans le cadre du cycle de cinq ans qui s’achève cette année. Le flux de trésorerie disponible est toujours attendu à au moins 12% du chiffre d’affaires.
Prochains objectifs potentiellement relevés
Ces annonces ont visiblement été du goût des investisseurs. Le titre progressait de 4,2% à 3695 francs en milieu de matinée, restant toutefois en deçà de la moyenne du marché mesurée à l’aune du SMI en hausse de 5,06%.
La performance est qualifiée d’»impressionnante» par les analystes d’Oddo BHF et dépasse les attentes à tous les niveaux. Chez Stifel, on souligne la forte dynamique dans la parfumerie de luxe. Les perspectives pour la période de cinq ans qui s’achève cette année sont maintenus, mais au vu de la dynamique observée en ce début d’année, Arben Hasanaj chez Vontobel subodore la possibilité d’un relèvement des objectifs pour le prochain cycle à moyen terme.
Seule ombre au tableau, «la faible croissance observée sur le marché américain au premier trimestre» et qui pourrait persister ces prochains mois en raison des droits de douane américain, pointe Konstantin Wiechert, chez Baader Helvea.
Le titre Givaudan a fini la séance à la Bourse suisse en hausse de 3,2% à 3668 francs, dans un SMI en progression similaire de 3,2%.