Feu vert de l’UE au rachat de Refinitiv par le LSE pour 27 milliards

AWP

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Avec cette acquisition d’un groupe plus gros que lui, le LSE va changer de dimension et devenir un spécialiste de l’information financière, rival du géant Bloomberg.

Bruxelles a autorisé mercredi le rachat pour 27 milliards de dollars du fournisseur américain de données financières Refinitiv par le London Stock Exchange (LSE) qui a dû accepter de céder la Bourse de Milan.

Avec cette acquisition d’un groupe plus gros que lui, le LSE va changer de dimension et devenir un spécialiste de l’information financière, rival du géant Bloomberg, en position dominante dans les salles de marchés du monde entier.

Les deux entreprises «ont proposé des engagements qui vont faire en sorte que les marchés restent ouverts et concurrentiels et l’acquisition ne conduira pas à des prix plus élevés ou moins de choix et d’innovation pour ces produits», a déclaré la commissaire à la Concurrence, Margrethe Vestager, dans un communiqué.

Le LSE, poids lourd européen des marchés, qui exploite notamment la Bourse de Londres, avait conclu en octobre la vente de la Bourse de Milan à l’opérateur paneuropéen Euronext pour 4,33 milliards d’euros.

Cette cession avait été proposée pour répondre aux inquiétudes de la Commission européenne, concernant une position trop forte du nouvel ensemble dans la négociation électronique de titres d’Etat européens.

Refinitiv, qui a son siège à New York, est un des principaux fournisseurs mondiaux de données et d’infrastructures de marchés financiers, comptant une clientèle de plus de 40.000 établissements dans 190 pays. Il est notamment connu des professionnels pour son terminal d’informations financières Eikon.

«La transaction reste soumise à un petit nombre d’autorisations de la part d’autorités de la concurrence et de régulation financière et devrait aboutir sous peu durant le premier trimestre 2021», a indiqué le groupe britannique dans un communiqué.

Ensemble, le LSE et Refinitiv auront un chiffre d’affaires d’environ 6 milliards de dollars et il est prévu que le groupe garde son siège au Royaume-Uni avec pour directeur général David Schwimmer, l’actuel patron de l’opérateur boursier.

L’opération devrait permettre des synergies et une réduction de coûts de 350 millions de livres (390 millions d’euros) dans les cinq premières années.

Bonne nouvelle pour Euronext

Elle fait oublier l’échec retentissant de la tentative de fusion entre le LSE et l’allemand Deutsche Börse, bloquée par les régulateurs européens en 2017.

Le feu vert de Bruxelles a également réjoui le groupe Euronext. Ce dernier a estimé que «cette approbation rend encore plus certaine la réalisation de l’acquisition de la Bourse italienne». Cette opération reste cependant soumise aux feux verts de différentes juridictions. Euronext a indiqué dans un communiqué «s’attendre à finaliser la transaction au premier semestre 2021».

Pour donner son accord, outre la cession de la Bourse de Milan, Bruxelles a également exigé du groupe LSE qu’il continue «de proposer en libre accès les services de compensation de dérivés de taux d’intérêt de gré à gré» fournis par sa filiale LCH Swapclear.

Le LSE s’engage notamment à «respecter les dispositions du règlement de l’UE sur l’infrastructure du marché européen (...) malgré le Brexit». Il promet aussi de fournir un accès aux données de sa plateforme «à tout concurrent actuel et futur». Ces engagements sont pris pour une période de dix ans.

Craignant des effets négatifs sur la concurrence, la Commission européenne avait annoncé fin juin 2020 l’ouverture d’une enquête approfondie sur ce projet de rapprochement dévoilé à l’été 2019.

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