Le président de la Fed de New York John Williams a affirmé mardi que d’autres hausses progressives des taux d’intérêt étaient la meilleure façon d’accompagner la croissance américaine.

Lors d’une conférence à New York, M. Williams a affirmé: «d’autres relèvements graduels des taux favoriseront au mieux l’expansion économique».

M. Williams, qui est aussi le vice-président du Comité de politique monétaire, semble donc rester partisan de la trajectoire des taux à la hausse alors que plusieurs voix au sein de la Fed commencent à prêcher pour plus de prudence.

Dans un entretien au Financial Times, un autre membre de la Fed, le président de l’antenne de Dallas Robert Kaplan a, lui, signalé mardi «des signes d’affaiblissement dans des secteurs sensibles aux taux plus élevés». «Il faudrait éviter une situation où on en aurait fait trop» en relevant les taux, a-t-il suggéré.

Pour sa part, M. Williams a ajouté que la banque centrale continuerait «d’évaluer l’implication des données économiques sur la politique monétaire à suivre».

Il a décrit une économie américaine «solide et pleine de santé» qui, si elle poursuit sa croissance à 3% cette année et 2,5% l’année prochaine, selon ses prévisions, affichera «la plus longue expansion depuis 150 ans».

Il estime que l’inflation va progresser un peu au-dessus de 2% mais ne voit «pas de signes de plus grandes tensions inflationnistes à l’horizon».

Le Comité monétaire de la Banque centrale se réunit les 18 et 19 décembre et les marchés s’attendent à une hausse des taux d’un quart de point pour cette année.

«Je suis encore d’avis que, vu le rythme fort de l’économie, plusieurs hausses graduelles des taux font sens. Leur calendrier est quelque chose à discuter», a-t-il affirmé en réponse à une question.

Il s’est dit par ailleurs favorable à ce que la Fed donne moins d’indication d’orientation de politique monétaire («Forward guidance») dans le communiqué officiel à l’issue de ses réunions monétaires.

Depuis la reprise économique, la Fed s’est jusqu’ici attachée à expliquer que sa politique allait rester a priori «accommodante» dans les mois qui viennent ou récemment que «des hausses graduelles» allaient se poursuivre.

Mais cette tradition est en train d’être modifiée par le président de la Fed, Jerome Powell, qui veut se détacher de ce message d’orientation monétaire et revendique de réagir davantage aux données économiques («data dependent»).

«Alors que nous nous trouvons dans une situation où il est moins évident que nous allons relever les taux d’intérêt à un rythme graduel, il va être opportun de se détacher d’un message explicite d’orientation monétaire dans le communiqué», a affirmé M. Williams.

«Nous aurons d’autres moyens de communiquer notre avis sur l’économie et sur la trajectoire monétaire», a-t-il assuré, évoquant notamment les conférences de presse plus fréquentes du président de la Fed à partir de l’année prochaine.