COVID-19: la Suisse devrait avoir 1,5 million de doses de vaccin d’ici février

AWP

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La responsable de la division internationale de l’OFSP appelle à la patience, jusqu’à ce que toutes les personnes qui le souhaitent puissent se faire vacciner d’ici à l’été.

La Confédération a reçu jusqu’ici quelque 233’000 doses de vaccin contre le coronavirus. Ce chiffre devrait passer à au moins 1,5 million d’ici février. Quant à la nouvelle variante britannique du virus, elle a été détectée dans 28 échantillons en Suisse.

Concernant l’arrivée des doses de vaccin, il s’agit de faire preuve de patience, a souligné Nora Kronig, la responsable de la division internationale de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), lors d’un point de presse mardi à Berne. L’objectif reste que toutes les personnes qui souhaitent se faire vacciner puissent l’être d’ici l’été.

La Suisse a commandé jusqu’ici trois millions de doses de vaccins Pfizer/BioNTech, autorisé juste avant Noël par Swissmedic, et réservé 7,5 millions de doses du vaccin Moderna. 5,4 millions de doses sont par ailleurs assurées par AstraZeneca.

En janvier, Berne compte recevoir un demi-million de doses de vaccin. Un million de doses supplémentaires sont attendues en février, en comptant les livraisons du vaccin Moderna, qui n’a pas encore été approuvé par les autorités de surveillance.

 «Mettre des priorités»

Interrogé sur un éventuel engagement de l’armée, comme l’ont demandé certains cantons romands, Rudolf Hauri, président de l’association des médecins cantonaux, a relevé que cette question ne se posait pour l’instant pas, vu les faibles volumes de vaccins à disposition.

Christoph Berger, président de la Commission fédérale pour les vaccinations (CFV), a lui souligné que le défi logistique est énorme. «On commence avec peu de vaccins, il faut mettre des priorités.» Et de préciser que «nous avons choisi les deux meilleurs vaccins».

Quant à la question d’un espacement des deux injections pour pouvoir vacciner davantage de personnes, comme le font d’autres pays, ce n’est pas une option en Suisse, a indiqué M. Berger. D’une part ce n’est pas prévu dans l’autorisation, de l’autre «on ne sait pas ce qui se passerait» du point de vue de la protection vaccinale.

Retours positifs

Les retours sont positifs des premières vaccinations dans les cantons, s’est félicité de son côté Virginie Masserey, cheffe de la section contrôle de l’infection et programme de vaccination à l’OFSP. L’office a mis en place un outil informatique, déjà utilisé dans certains cantons comme à Genève où 10’000 personnes sont déjà enregistrées.

La plateforme sert entre autres à donner des rendez-vous et à documenter les vaccinations. Ceux qui le souhaitent peuvent avoir leurs données dans un dossier de vaccination électronique, a précisé Mme Masserey.

Elle a encore indiqué que le monitoring du nombre de doses administrées dans les cantons pourra être fait grâce à cet outil. Ce monitoring est prévu de manière hebdomadaire, le premier est planifié pour le début de la semaine prochaine.

Variante britannique

Le début de vaccination a toutefois été mis au défi par l’arrivée d’une souche mutante venant de Grande-Bretagne. Cette dernière a été détectée dans 28 échantillons, dans sept cantons, dont Vaud, Genève, Valais, Berne, Zurich et Saint-Gall, a indiqué Virginie Masserey.

«Ce nouveau variant pourrait se propager de manière exponentielle et être une nouvelle pandémie dans la pandémie», a-t-elle prévenu. Et d’insister sur le respect des mesures pour éviter la hausse des infections.

Les personnes concernées avaient voyagé en Grande-Bretagne ou été en contact avec des personnes y ayant voyagé. Mais certains cas ne concernent aucune des deux situations, a-t-elle averti.

Mme Masserey demande aux personnes ayant voyagé en Grande-Bretagne d’annoncer leur séjour s’ils se font tester, pour qu’un test PCR soit effectué et ensuite un séquençage. Elle a encore indiqué que les cantons sont très actifs dans les enquêtes d’entourage des personnes ayant été en Grande-Bretagne ou en Afrique du Sud.

Stagnation à un haut niveau

La situation épidémiologique se situe en Suisse toujours à un haut niveau, selon la responsable. En 24 heures, l’OFSP a recensé 4020 nouveaux cas, 98 décès supplémentaires et 208 nouvelles hospitalisations.

Le taux de positivité s’élève à 16,14%. Il tend à réaugmenter, a commenté Mme Masserey. Quant au taux de reproduction du virus, il se situe à 0,89, ce qui est toujours supérieur à la cible de 0,8, a-t-elle mis en garde.

Huit cantons ont un taux supérieur à 1. Les soins intensifs sont occupés à 71% au niveau national. Un rebond de la pandémie limiterait le succès de la campagne de vaccination, a relevé Christoph Berger.

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