Christine Lagarde veut harmoniser la concurrence dans un monde en mutation

AWP/AFP

1 minute de lecture

La présidente de la BCE met en garde contre la multiplication des aides d’Etat, un facteur de risque potentiel de «fragmentation du marché unique» européen.

Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), a mis en garde mardi contre la multiplication des aides d’Etat, un facteur de risque potentiel de «fragmentation du marché unique» européen, selon elle.

Alors que les nouvelles technologies «transforment les marchés, de nouveaux concurrents apparaissent à l’échelle mondiale et les gouvernements sont confrontés à (...) des appels plus pressants en faveur des aides d’Etat et de politiques industrielles fortes», a souligné Mme Lagarde lors d’une conférence à Paris, à l’occasion du 15e anniversaire de la création de l’Autorité de la concurrence en France.

La dirigeante de la BCE a mis en avant l’importance d’une position européenne commune, notamment face aux géants américains de la tech.

«Certains pays tentent d’appliquer leur propre législation aux grandes entreprises numériques ou ajoutent des règles nationales à la réglementation de l’UE», a-t-elle regretté, appelant à «juguler cette tendance afin de préserver des conditions équitables».

«Si nous sommes à la veille d’accorder de façon systématique davantage d’aides d’Etat aux entreprises, il nous faudra, me semble-t-il, le faire autant que possible dans une logique européenne», a-t-elle plaidé.

Christine Lagarde en veut pour preuve l’exemple des Etats-Unis durant la pandémie de Covid-19, lorsque la puissante Autorité américaine pour la recherche et développement en biomédical (Barda) a financé plusieurs projets de vaccins, développés par de gros laboratoires comme de plus petits.

«Les autorités ne prétendaient pas savoir quelle technologie serait efficace. Elles n’ont pas désavantagé les nouveaux entrants, elles n’ont pas choisi leurs champions», a-t-elle fait valoir. Au final, les deux laboratoires qui ont développé un vaccin en premier, l’américain Moderna et l’allemand BioNTech, n’étaient pas des mastodontes, mais de petites start-up.

Une expérience qui peut servir de «modèle à l’Europe pour combiner objectifs gouvernementaux d’un côté, innovation et concurrence de l’autre», a estimé Mme Lagarde.

A lire aussi...