BCE: les barrières commerciales pourraient réduire la croissance

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Christine Lagarde, en visite à Washington, craint que cela puisse raviver l’inflation et entraîner une chute de la production économique mondiale.

La présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, a averti vendredi que la montée des barrières commerciales dans le monde pourrait raviver l’inflation et entraîner une chute de la production économique mondiale.

Les échanges commerciaux se séparent de plus en plus selon des alliances géopolitiques, touchant pour le moment certains secteurs comme l’énergie et les technologies de pointe.

Dans ce contexte, la BCE estime que cette fragmentation «pourrait réduire le PIB mondial (jusqu’à) 9%, selon la gravité des barrières commerciales», a déclaré Christine Lagarde lors d’une allocution à la réunion d’automne du Fonds monétaire international (FMI) à Washington.

La chute serait d’environ 6% dans un scénario où les nouvelles barrières commerciales ne toucheraient que des produits stratégiques, et pourrait atteindre 9% dans un scénario, plus grave, de découplage complet, a-t-elle précisé.

Ce discours est prononcé une dizaine de jours avant la tenue de l’élection présidentielle américaine qui pourrait conduire au retour à la Maison-Blanche du républicain Donald Trump. L’ex-président promet des hausses des droits de douane s’il est élu.

Une majoration de 10% des tarifs douaniers imposés par les Etats-Unis serait «un obstacle sérieux pour la croissance» de ses partenaires commerciaux, la zone euro et la Chine, estime Holger Schmieding, économiste chez Berenberg.

Les entraves au commerce international peuvent aussi «faire monter l’inflation mondiale, non seulement à cause de l’augmentation des coûts de production, mais aussi parce que les opportunités de diversification diminuent», a ajouté l’ancienne directrice du FMI.

Les banques centrales auraient plus de mal à «maintenir la stabilité des prix», définie par une inflation maintenue à 2%, alors que la BCE et la Fed sont en bonne voie de mettre fin à la période de prix trop élevés.

«La coopération entre pays reste essentielle pour protéger les progrès en matière de croissance et de réduction de la pauvreté, et la paix mondiale reste la base indispensable de la prospérité économique», a conclu Mme Lagarde.

En revanche, la réduction des échanges, en freinant la croissance et la capacité d’innovation, finira par empêcher «d’améliorer la productivité», ce qui représente une «vulnérabilité pour l’Europe», avait-elle déjà averti en juin, lors du forum annuel de la BCE au Portugal.

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